Législatives au Gabon : hier au QG de Barro Chambrier, c’était la soupe à la grimace

Le président du RHM, Alexandre Barro Chambrier, a voté ce samedi 27 octobre dans le quatrième arrondissement de Libreville lors du deuxième tour des élections législatives © ABC – Facebook

Le président du RHM, seul ténor de l’opposition encore en lice pour prétendre à un poste de député, pourrait bien passer à la trappe à l’occasion du second tour des élections législatives qui a eu lieu ce samedi 27 octobre.

Ça n’était pas la joie hier soir au QG d’Alexandre Barro Chambrier. Passé 20 heures et la fermeture des bureaux de vote, dans le quatrième arrondissement de Libreville comme partout ailleurs dans le pays, les partisans du RHM étaient moins nombreux qu’à l’accoutumée. « Quelques verres partagés, quelques échanges et rapidement les gens sont rentrés chez eux », explique Franck, un militant qui a « mouillé de maillot durant la campagne » pour tenter de faire élire son leader.

Un leader en mauvaise posture à l’abord du deuxième tour. La faute à un très faible écart avec son adversaire, le jeune candidat du PDG, Séverin Pierre Ndong Ekomi (seulement 1,41 % des voix), qui a bénéficié il y a quelques jours du ralliement sans doute décisif de la candidate du CLR, Patricia Taye, arrivée troisième lors du premier tour avec 15,13 % des voix. La faute également à une mauvaise campagne durant laquelle Barro Chambrier n’a pu se défaire de son image de politicien distant alors que son adversaire a mené, lui, une campagne de grande proximité.

Coups tordus 

Conséquence, pour tenter de rattraper son retard, le président du RHM, vieux routier de la politique, a, en politicien madré, usé de moyens peu orthodoxes, multipliant selon ses adversaires les « coups tordus ». Ses partisans ont ainsi tenté de piéger le candidat du PDG, vidéo à l’appui, pour le faire passer pour un voyou de bas quartier ; Barro Chambrier a ensuite organisé une conférence de presse commune avec Zacharie Myboto, peu convaincu, pour tenter d’expliquer son relatif échec du premier tour par une « fraude massive du pouvoir » ; puis, il s’est invité au QG de son adversaire « dans l’espoir », disent certains, « que les choses dérapent et que cela puisse lui profiter. »

Son camp a également tenté de répandre la rumeur suivant laquelle la candidate du CLR, arrivée troisième lors du premier tour, lui apportait finalement son soutien, obligeant cette dernière a un démenti ferme ; enfin, hier, Barro Chambrier a de nouveau avancé l’argument de la fraude pour tenter de justifier une probable future défaite, arguant de faits vigoureusement contestés par le camp adversaire ; certains médias, à l’instar de l’AFP, les ont « relayés de manière complaisante », ont jugé certains responsables du PDG dans le quatrième arrondissement de Libreville.

Les résultats définitifs du second tour des élections législatives pourraient être communiqués par le Centre gabonais des élections mercredi ou jeudi prochain. En attendant, au QG d’Alexandre Barro Chambrier, hier, à la place du champagne et des traditionnels jus de fruits et sodas, c’était plutôt la soupe à la grimace.