Gabon : Malgré le couvre-feu, les réunions et manifestations demeurent autorisées

Libreville, la capitale du Gabon © DR

Le gouvernement gabonais a décidé samedi d’instaurer, à compter de ce dimanche et jusqu’à nouvel ordre, un couvre-feu de 19h à 6h sur l’ensemble du territoire en raison de déclarations de nature à enflammer la situation et de la multiplication de fake news.

Malgré les restrictions, les réunions et manifestations publiques ne sont pas interdites. Elles doivent toutefois être déclarées au préalable. « L’organisation de réunions publiques et manifestations publiques demeure autorisée, mais devront, conformément à la loi n° 001/2017 du 3 août 2017 relative aux réunions publiques et manifestations publiques en République gabonaise, faire l’objet d’une déclaration aux autorités compétentes au plus tard trois jours francs avant la date de tenue de la réunion ou manifestation », a indiqué le ministre de la Communication, Rodrigue Mboumba Bissawou, le 26 août au soir à la télévision d’État.

Cette loi précise que toute réunion publique est précédée d’une déclaration adressée, selon le cas, au gouverneur, au préfet, au sous-préfet ou au maire de la localité où doit avoir lieu le rassemblement. Sont toutefois dispensées de la déclaration préalable, les réunions relatives à l’exercice d’un culte et celles tenues par les groupements sportifs et de jeunesse apolitiques, les syndicats ou unions et fédérations de syndicats d’ordre strictement professionnel. « Si l’autorité qui a reçu la déclaration estime que la réunion projetée est de nature à troubler l’ordre public, elle l’interdit par une décision motivée qu’elle notifie immédiatement aux signataires de la déclaration », dispose l’article 10. Cette notification doit intervenir « au plus tard 48h » avant la date de la réunion. Les déclarants dont la réunion a été interdite disposent d’un délai de 48h pour exercer un recours gracieux ou un recours hiérarchique.

Par ailleurs, les autorités rappellent que l’organisation et le déroulement des réunions et manifestations publiques sont soumis au strict respect de l’ordre public et que « les organisateurs (…) sont légalement responsables des infractions commises lors desdites manifestations », a rappelé le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.

Rodrigue Mboumba Bissawou a indiqué samedi soir que la décision d’instaurer un couvre-feu et de suspendre l’accès à Internet au Gabon visent à parer notamment aux « appels à la violence » véhiculés sur les réseaux sociaux.

« Le gouvernement comprend que ses mesures puissent susciter des désagrémentsmais elles sont prises dans l’intérieur supérieur de notre nation. Puissions-nous faire tous montre de responsabilité citoyenne afin qu’un retour à la normale s’opère dans les meilleurs délais. La stabilité, la paix et l’unité de notre pays sont des priorités absolues, et nous devons tout faire pour les protéger », a rappelé M. Mboumba Bissawou.

Cette journée de lundi a été calme à Libreville comme partout ailleurs dans le pays. Après ce weekend électoral, les Gabonais ont repris le travail normalement.