Sylvia Bongo Ondimba, Christophe Eyi, Carine Mekam Ndong, Jean Rémy Yama, Anges Kevin Nzigou et Richard Sedillot, René Ndemezo’o Obiang… Les tops et les flops cette semaine au Gabon

Carine Mekam Ndong médaillée d'argent au lancer du poids féminin © DR

Qui s’est positivement distingué cette semaine au Gabon ? Qui s’est, à l’inverse, négativement illustré ? Nous avons sondé une trentaine de personnalités de toutes sensibilités, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Voici leur réponse.

LES TOPS

Sylvia Bongo Ondimba. Mardi, le Gabon a été élu membre du Conseil exécutif de l’ONU Femmes pour la période allant de 2023 à 2025. Son mandat prendra effet à compter du 1er janvier prochain (lire notre article). Une élection qui vient récompenser les résultats obtenus en matière de droits des femmes et d’égalité des genres qui doivent beaucoup, même si elle ne le revendique pas, à la première dame à travers sa fondation éponyme dont l’engagement sur ces sujets a été déterminant.

Christophe EyiSuite à la dissolution mardi en Conseil des ministres de la direction générale pilotée par Patrick Ossi Okori, ainsi que du conseil d’administration de la CNSS, une administration provisoire a été instituée pendant 12 mois. C’est celui qui était jusqu’à présent le directeur général adjoint de la Caisse des dépôts et de consignation (CDC) qui a été nommé à sa tête. Il aura la lourde tâche de mener les réformes structurelles qui s’imposent pour pérenniser et redonner toute son efficacité à cet organisme (lire notre article).

Carine Mekam Ndong. Lors des 22èmes Championnat d’Afrique d’athlétisme, qui ont débuté mercredi à Saint-Pierre (Île Maurice), l’athlète gabonaise a remporté une très belle médaille d’argent dans la discipline du lancer du poids avec un jet à 15,87m (lire notre article). Une sacrée performance pour celle qui est née il y a 25 ans à Libreville et qui mère de trois enfants. Cela faisait dix ans que le Gabon n’avait pas remporté de médaille lors des championnats d’Afrique d’athlétisme. La dernière fois, c’était en 2012 à Porto-Novo avec une femme à nouveau : Ruddy Zang-Milama s’était imposée sur 100 mètres.

LES FLOPS

Jean Rémy Yama. Déjà mis en examen et placé en détention provisoire pour « abus de confiance » et « escroquerie » dans le cadre de l’affaire SCI Serpentin, le syndicaliste a fait l’objet d’un second mandat de dépôt vendredi sur le chef d’inculpation de « détournement de fonds publics » (lire notre article). La SCI Serpentin dont il était le gérant a en effet perçu plus de 5 milliards de francs CFA de la part du Trésor public. Un montant destiné à viabiliser des terrains afin de permettre la construction de logements pour les enseignants du supérieur. Las, ces terrains n’ont jamais été viabilisés, les logements jamais livrés et l’argent a été dilapidé. Comment ? Comme le laissent apparaître les comptes bancaires de la SCI entre 2011 et 2014 qui ont fuité la semaine dernière sur les réseaux sociaux, en partie en dépenses personnelles (chez Kiabi, à la Fnac… sur les champs Elysées à Paris) via la carte bleue de la société dont Jean Rémy Yama, en tant que gérant, avait l’usage (lire notre article).

Anges Kevin Nzigou et Richard Sedillot. Fébriles à l’approche du procès de leur client soupçonné de corruption et de détournement de fonds publics dans le cadre de l’Opération Scorpion, les avocats de Brice Laccruche Alihanga jouent leur va-tout… quitte à confondre activisme et bougisme. Ils multiplient les articles et les tribunes dans la presse française pour tenter d’obtenir une hypothétique évacuation sanitaire qui permettrait à l’ex-directeur de cabinet, dont le dossier est lourd d’éléments matériels compromettants et de témoignages à charge comme l’ont révélé L’Union et Jeune Afrique, d’échapper à une procédure judiciaire pour laquelle il risque jusqu’à 30 ans de prison ferme (lire nos articles ici et ici). Las, leurs efforts n’ont pas les effets escomptés. Ils se heurtent d’une part à l’intransigeance du Gabon comme l’a signifié cette semaine le porte-parole du gouvernement. « Ce n’est pas dans les médias (à Paris) mais devant le tribunal (à Libreville) qu’on fait des plaidoiries », a cinglé Alain-Claude Bilie-By-Nze (lire notre article). D’autre part, à la gêne de la France. Paris s’emploie à ne surtout pas froisser le Gabon au moment où celui-ci siège au Conseil de sécurité de l’ONU (il en assurera même la présidence en septembre) et, surtout, où celui-ci s’apprête à rejoindre le Commonwealth, l’organisation rivale de la Francophonie.

René Ndemezo’o ObiangA quoi a véritablement servi le décaissement de 135.6 millions de francs CFA au bénéfice des entreprises Elitis Multi-services et DNS Technologie par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) dont il est le président ? Le deuxième vice-président de l’institution, Nicaise Moulombi, tient lui à le savoir car les travaux que ces entreprises étaient censées réaliser n’ont jamais été effectués. Celui-ci a déposé plainte auprès des autorités judiciaires afin d’obtenir la lumière sur la destination réelle de ces fonds (lire notre article). Une affaire qui tombe mal alors que le Gabon est engagé dans une lutte d’une ampleur sans précédent contre la corruption.