Gabon : Déjà mis en examen pour abus de confiance et escroquerie, Jean Rémy Yama accusé en plus de détournement de fonds publics

Déjà accusé d'abus de confiance et d'escroquerie, Jean Rémy Yama est désormais soupçonné par la Justice de détournement de fonds publics © DR

Ayant déjà fait l’objet d’un premier mandat de dépôt le 2 mars dernier pour « abus de confiance » et « escroquerie » dans le cadre de l’affaire SCI Serpentin, le syndicaliste a fait l’objet vendredi 10 juin d’un second mandat de dépôt pour « détournement de fonds publics » dans cette affaire, comme l’a indiqué l’un de ses avocats à la sortie du tribunal.  

« Sur cette seconde procédure, Jean Rémy Yama est poursuivi sur le chef de détournements de deniers publics en raison des fonds qu’il aurait reçu en 2011 pour la viabilisation du site destiné à la construction de logements pour les enseignants de l’enseignement supérieur, mission confiée à la SCI Serpentin dont il était le gérant. C’est sur la base de cette accusion qu’une instruction a été ouverte au sein du premier cabinet d’instruction spécialisé », a expliqué ce vendredi à la sortie du tribunal l’un de ses avocats, Me Martial Dibangoyi-Loundou.

Ce second mandat de dépôt n’est en rien une surprise. Il y a quelques jours les relevés bancaires de la SCI Serpentin sur la période 2011-2014, versés au dossier, avaient fuité sur les réseaux sociaux (lire notre article). Ceux-ci laissaient apparaître que la SCI Serpentin avait perçu plus de 5 milliards de francs CFA de la part du Trésor public sur un compte de dépôt dont Jean Rémy Yama, en qualité de gérant, était le gestionnaire. Or, sur ces relevés de compte courant, figuraient toute une série de dépenses personnelles (habits, DVD…) faites notamment sur les Champs Elysées à Paris. Ces dépenses ayant été payées avec l’argent du Trésor et n’ayant jamais été remboursées a posteriori par M. Yama, le juge a estimé qu’il s’agissait d’un « détournement de deniers publics ».