[Urgent] Menacé de mort après avoir révélé les propos criminels d’un candidat de l’opposition, le correspondant de l’AFP et de France 24 au Gabon placé sous protection policière

Le correspondant de l'AFP et de France 24 au Gabon, Joël Tatu, ici dans une vidéo rendue publique ce mercredi 23 août 2023, a été placé ce soir sous protection policière © Impression écran

Dans une vidéo rendue publique ce mercredi 23 aout, Joël Tatu, correspondant depuis une dizaine d’années de l’AFP et de France 24 au Gabon, a confirmé être l’auteur de l’enregistrement de la conversation entre Albert Ondo Ossa et Alexandre Barro Chambrier qui fait polémique depuis 48 heures au Gabon. Il a reçu depuis plusieurs messages de mort.

« M. Joël Tatu a reçu plusieurs messages de mort. Des individus ont révélé son adresse. Ce journaliste est en danger. Il craint et nous craignons pour sa vie. C’est pourquoi la décision a été prise de le placer sous protection policière », indique une source administrative.

Quelques heures plus tôt, le matin, Joël Tatu, journaliste respecté, correspondant de l’AFP et de France 24 depuis plus de dix ans au Gabon, avait révélé publiquement être l’auteur de l’enregistrement, le 17 août dernier, entre Albert Ondo Ossa, candidat d’Alternance 2023 à la présidentielle et son principal soutien, Alexandre Barro Chambrier, le président du RHM (lire notre article).

Dans cet enregistrement, MM. Ondo Ossa et Barro Chambrier évoquaient clairement l’hypothèse de créer des troubles juste après les élections afin de provoquer des morts et susciter, espèrent-ils, l’intervention de puissances étrangères (lire notre article).

« Joël est un journaliste apprécié de tous. C’est un grand professionnel. Intègre. Il a estimé en conscience faire son devoir de lanceur d’alerte. Il en paye le prix. C’est regrettable », déplore un de ses confrères du journal L’Union.

Parce que les propos que Joël Tatu a dénoncé n’émanent pas du pouvoir mais de l’opposition, celui-ci n’aura sans doute pas droit au soutien de Reporters sans frontière (RSF), ni même de sa direction.

Reste que cet épisode a au moins un mérite : celui de montrer le vrai visage de l’opposition gabonaise. Contrairement à ce qu’elle fait croire, avec la complaisance de certains médias internationaux, celle-ci n’a rien de démocratique. L’enregistrement audio entre Ondo Ossa et Barro Chambrier en est une preuve. Les menaces de mort reçues par Joël Tatu une autre. Quelle sera la prochaine ?