Gabon : Réné Ndemezo’o Obiang sur la sellette suite à l’affaire des 135 millions de francs CFA payés par le CESE pour des travaux non-réalisés ?

Le président du CESE, René Ndemezo'o Obiang, est-il impliqué dans l'affaire qui éclabousse son institution © DR

Le deuxième vice-président du Conseil économique social et environnemental (CESE), Nicaise Moulombi, a déposé plainte auprès des autorités judiciaires afin d’obtenir la lumière sur l’utilisation du budget d’investissement de l’institution et le décaissement de 135,6 millions de FCFA au bénéfice de deux entreprises pour des travaux non-réalisés au CESE.

A quoi a véritablement servi le décaissement de 135.637.181 francs CFA au bénéfice des entreprises Elitis Multi-services et DNS Technologie par le CESE ? Cet

Ces paiements se rapportent à la réalisation de travaux de peinture « virement n°8703212 » pour un montant de 22.166.527 FCFCA ; de carrelage « virement n° 8703213 » pour la somme de 21.897.787 francs CFA ; de plomberie « virement n°8703214 » pour 22.332.866 francs CFA ; d’électricité « virement n° 8703215 » pour 21.905.299 et d’étanchéité « virement n° 8703216 » pour 16.162.847 francs CFA.

Problème à ce jour ces travaux non pas été livrés, autrement dit il n’ont pas été réalisés.

Ces décaissements auraient, selon Nicaise Moulombi, « rendu difficile le fonctionnement de la première session de l’année 2022 qui s’est tenue du 21 février au 10 mars ».

Après avoir engagé une procédure de dénonciation auprès de la Direction générale des recherches (DGR) sur l’utilisation du budget d’investissement du CESE, son deuxième vice-président a réitéré la démarche au niveau du Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire (B2), auprès du Procureur de la République et au ministère de la Promotion de la bonne gouvernance et de la Lutte contre la corruption.

En attendant, tous les regards se tournent vers le président du CESE, René Ndemezo’o Obiang, et certains membres de son cabinet dans cette affaire qui intervient alors que le Gabon est engagé depuis fin 2019 par divers biais (opération Scorption, Task force sur la dette intérieure et extérieure, procédures arbitrales pour créances douteuses, voire inexistantes…) dans une lutte d’une ampleur inédite contre la corruption et les détournements de fonds qui expliquent nombre de dysfonctionnement dans la gestion du budget de l’Etat, notamment sa politique de décaissement des sommes réellement dues à bonne date à ses agents et ses prestataires. Une situation préjudiciable à son image, son attractivité et sa crédibilité.