Jessye Ella Ekogha, Jean Rémy Yama, Marc Ona Essangui… Les tops et les flops cette semaine au Gabon

Le porte-parole de la Présidence gabonaise, Jessye Ella Ekogha @ DR

Qui s’est positivement distingué cette semaine au Gabon ? Qui s’est, à l’inverse, négativement illustré ? Nous avons sondé une trentaine de personnalités de toutes sensibilités, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Voici leur réponse. 

LES TOPS 

  1. Jessye Ella Ekogha. Il a redynamisé la communication présidentielle depuis sa nomination en décembre 2019 au poste exigeant de porte-parole et directeur de la communication du Palais du Bord de mer. C’est également lui qui a conçu et piloté la stratégie de communication du Gabon, prise en exemple ailleurs en Afrique pour sa transparence et à sa réactivité, à l’occasion de la crise du Covid-19. Expert en réseaux sociaux, ce trentenaire, ancien de WWP, le leader mondial de la communication, n’a pas hésité cette semaine à interpeller directement sur Twitter les opérateurs télécoms pour leur suggérer de remplacer, lors des appels, la traditionnelle tonalité par un message de sensibilisation aux bonnes pratiques face au virus (lire notre article).
  2. Jean Rémy Yama et le reste des syndicats. Connu pour sa proximité avec Jean Ping et son opposition virulente à la majorité, le leader de la confédération syndicale Dynamique Unitaire a décidé de mettre les chicayas politiciennes de côté à l’occasion de la crise du Covid-19. Ce mardi, répondant favorablement à l’appel à l’unité nationale du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, il a rendu visite au responsable du Comité de riposte face au coronavirus, le Dr Guy-Patrick Obiang Ndong, pour faire valoir ses propositions en matière de riposte face au virus (lire notre article). Une attitude unanimement saluée. Dans le même esprit, ce lundi, les syndicats du secteur de la santé ont retiré leur préavis de grève, privilégiant eux aussi l’intérêt sanitaire du pays à leurs intérêts corporatistes (lire notre article).
  3. La Direction générale du Trésor public. Cette semaine, l’institution s’est engagée à régler les arriérés de paiement, accumulés entre octobre 2018 et novembre 2019, de 93 entreprises prestataires de l’Etat. Une initiative bienvenue tant le Gabon a trop longtemps souffert d’une réputation de mauvais payeur, ce qui n’est pas sans incidence sur le climat des affaires et l’attraction des investisseurs. En outre, dans un autre registre, le dispositif mis en place par la DG Trésor lors de la journée de paye des fonctionnaires, mercredi 25 mars, afin de respecter les mesures d’hygiène et de distanciation sociale, protectrices en ces temps de circulation du Covid-19, a été particulièrement exemplaire (lire notre article).

LES FLOPS

  1. Marc Ona Essangui. L’ex-leader de l’opposition s’est de nouveau illustré cette semaine par une série de tweets visant à dénigrer les efforts faits par les autorités pour protéger les populations en période de Covid-19. Dans le même but, il s’est également employé à diffuser des fake news aux sujets des livraisons de matériel médical reçus par le Gabon, tentant de créer la confusion entre les commandes de l’Etat (importantes) et le don de Jack Ma (plus modeste), non sans une dose de complotisme (lire notre article). Une attitude politicienne, qui fait peu de cas de l’intérêt sanitaire des populations, jugée irresponsable dans le contexte actuel.
  2. Les banques commerciales au Gabon. Mercredi 25 mars, des dizaines de milliers d’agents publics se sont pressés devant l’entrée des agences pour retirer leur paye de fin de mois. Or, contrairement à la DG Trésor, rares sont les banques à avoir mis en place un dispositif permettant de respecter les règles de distanciation, vitales en cette période de Covid-19. Un manque d’exemplarité regrettable.
  3.  L’Etat mauvais payeur. Le Gabon a été condamné le 9 mars dernier par le Tribunal arbitral sport (TAS) à payer la somme de 312 milliards de francs CFA. Cette condamnation fait suite à la plainte de l’ancien directeur technique de l’équipe nationale, António Garrido, pour salaires impayés. Petite lueur d’espoir, le ministre des Sports, Franck Nguema, a pris le dossier à bras le corps, promettant d’apurer la somme de 2,5 milliards de francs CFA due à tous les sélectionneurs qui se sont succédés ces dernières années. Une initiative qui permettrait au Gabon de se défaire de la réputation de mauvais payeur qui a encore trop tendance à lui coller à la peau (lire notre article).