Gabon : Face à la menace du Covid-19, Les syndicats du secteur de la santé répondent eux aussi à l’appel à « l’union nationale » du président Ali Bongo et suspendent « par patriotisme » leur mouvement de grève

Hall d’accueil d'un hôpital de Libreville au Gabon en temps normal (hors période de Covid-19) (illustration) © DR

Le secrétaire général de l’Union des personnels de santé et assimilé (UPSA), Joël Ondo Ella, l’un des trois syndicats à avoir appelé à la grève – déclenchée le 24 février dernier – du personnel de santé, a annoncé ce mardi la suspension du mouvement « par patriotisme ». Une attitude qui rejoint celle, le même jour, du leader de Dynamique Unitaire, Jean Rémy Yama, qui a lui aussi choisi de répondre positivement à l’appel à « l’union nationale » lancé par le président Ali Bongo Ondimba le 18 mars dernier. 

« L’assemblée générale des personnels de la santé a décidé à l’unanimité de répondre à l’appel de la patrie attaquée par le Covid-19 », a déclaré Joël Ondo Ella en annonçant la suspension de la grève.

La grève du 24 février avait été déclenchée par les syndicats UPSA, SYNAPS et SYMEFOGA. Ils réclamaient le paiement de la prime d’incitation à la performance (PIP, supprimée depuis 2015) et la réouverture des écoles de santé fermées depuis plusieurs années.

Cet « élan patriotique », selon les termes du secrétaire général de l’UPSA, fait écho à celui du leader de la confédération syndicale Dynamique Unitaire (DU), qui a le même jour appelé à soutenir les efforts des autorités sanitaires gabonaises pour faire face à la menace du Covid-19. Un geste rare pour ce proche de Jean Ping, connu pour son opposition radicale, et largement salué (lire notre article)

En cette période de crise sanitaire mondiale, les syndicats, souvent brocardés pour leurs positions radicales et maximalistes, ont donc choisi de faire preuve de responsabilité. Dans un discours de combat prononcé le 18 mars dernier, le président Ali Bongo Ondimba avait appelé « solennellement à l’union et à la solidarité de la nation gabonaise dans son entièreté. Faisons taire nos divisions, nos contradictions. L’heure est au rassemblement », avait-il proclamé d’une voie tonnante (lire notre article).