Ali Bongo Ondimba, Hubert Ella Ekogha, Épiphane Becaley, Jonas Moulenda, Maurel & Prom, Régis James Nzoghé… Les tops et les flops cette semaine au Gabon

L'ambassadrice du Gabon en France, Viviane Massala, a été l'objet de menaces d'agression physique de la part de Jonas Moulenda © DR

Qui s’est positivement distingué cette semaine au Gabon ? Qui s’est, à l’inverse, négativement illustré ? Nous avons sondé une trentaine de personnalités de toutes sensibilités, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Voici leur réponse.

LES TOPS 

Ali Bongo Ondimba. Après avoir inauguré vendredi le Centre International Multisectoriel d’Enseignement et de Formation professionnels de Nkok, symbole de la nouvelle politique d’enseignement au Gabon, le président de la République a annoncé qu’il prendra en charge, « à titre personnel », les frais de scolarité des élèves de la première promotion (lire notre article). Un beau geste qui rappelle celui effectué il y a un an, au moment du déclenchement de l’épidémie de Covid-19 dans le pays, lorsque le numéro un gabonais avait sur ses deniers personnels financés la prise en charge des patients modestes (lire notre article).

Hubert Ella EkoghaNeuf pêcheurs nigérians seront bientôt expulsés pour avoir agressé des agents de l’Agence nationale des parcs nationaux du Gabon (APNP). Face à la gravité de cette affaire aux multiples ramifications et dans laquelle un ancien haut gradé de l’armée – dont l’identité devrait être révélée sous peu – semble être lourdement impliqué (lire notre article), le patron des écogardes est sorti de sa réserve et a poussé un coup de gueule. « Comment expliquer qu’un jeune Gabonais de Mitzic se retrouve esclave d’un ressortissant nigérian connu de tous dans cette localité du pays et qui impose au Gabonais, dans la forêt gabonaise, le paiement notoire de 5 grammes d’or, ce qui équivaut à près de 200 000 FCFA par mois ? », s’est insurgé le directeur technique de l’ANPN. Un véritable scandale dont nous scruterons attentivement les suites judiciaires (articles à venir). 

Épiphane Becaley. Ce jeune Gabonais de 28 ans vient d’être nommé entraîneur de l’USM Senlis, un club de D6 dans les Hauts-de-France. Il s’agit de sa première expérience à ce poste. Sa mission : faire monter le club des Hauts-de-France en D5. « Être nommé entraîneur de l’équipe senior me permet d’être le plus jeune coach de l’histoire du club qui a 102 ans et donc d’être parmi les plus jeunes entraîneurs en France à ce niveau. J’ai toujours une forte pensée pour mon pays, le Gabon, et je suis très fier de le représenter à ce niveau, malgré mon jeune âge », a réagi le nouveau coach à qui nous souhaitons plein succès.

LES FLOPS

Jonas Moulenda. Dans une vidéo diffusée sur Youtube, celui qui se présente comme un « journaliste en exil », s’en prend avec une rare violence à l’ambassadrice du Gabon en France, Viviane Massala. L’intéressé profère à son encontre des menaces d’agression physique (lire notre article). Face à la gravité de tels propos, la diplomate a porté plainte. Les autorités françaises sont maintenant placées face à leurs responsabilités. Ce genre d’actes, qui se sont multipliés ces dernières années et qui sont le fait d’une minorité d’activistes au sein de la diaspora, semblent être favorisés par un fort sentiment d’impunité qui s’explique par un certain laxisme judiciaire dans l’Hexagone, voire une forme de complaisance (« Ils n’ont au fond que ce qu’ils méritent ») (lire notre article). La désinvolture aurait-elle été la même s’il s’était agi d’un diplomate américain ou chinois ? Y aurait-il un poids deux mesures ? A l’heure où la France affiche sa volonté de lutter contre les violences faites aux femmes, cette affaire fait pour le moins tâche (articles à venir).

Maurel & Prom. La Gabon Oil Company vient de remporter en justice à Paris une première manche face à Maurel & Prom. La compagnie pétrolière, filiale de l’indonésien Pertamina, voulait qu’une somme de 43,3 millions de dollars correspondant à des coûts passés sur le champ d’Ezanga, lui soit immédiatement versée. La GOC, qui conteste la méthode de calcul et souhaite réaliser un audit avant d’effectuer le moindre paiement, ce qui parait pour le moins légitime, a obtenu gain de cause. Un épisode qui illustre la volonté, nouvelle, de la part de Libreville, de défendre bec et ongle ses intérêts. Et avec eux, l’argent du contribuable gabonais (lire notre article).

Régis James Nzoghé. Le 1er janvier 2018 au quartier Sindara dans le 3ème arrondissement de Port-Gentil, une violente dispute éclatait entre cet individu et sa concubine Dorisca Boudzongha Mimbondo Dorisca. Quelques minutes plus tard, celle-ci décédait après avoir reçu plusieurs coups portés à l’aide d’une bouteille cassée qui lui ont occasionné de graves blessures de 10 à 15 cm de profondeur. Ce mercredi, la Cour criminelle de Port-Gentil a reconnu coupable Régis James Nzoghé de meurtre et l’a condamné à 15 ans de réclusion criminelle, dont 5 avec sursis. Une affaire qui illustre dramatiquement le fait que les violences conjugales sont une triste réalité dans le pays et qui plaide pour une réforme vigoureuse du Code civil (lire notre article).