« Veolia au Gabon ? Plus jamais ! » (Patrick Eyogo Edzang)

Le ministre gabonais de l'eau et de l'énergie, Patrick Eyogo Edzang © DR

C’est ce qu’a déclaré de manière très catégorique le ministre gabonais de l’eau et de l’énergie dans une interview donnée à nos confrères de Gabon Review.

« Pour faire taire toutes les polémiques, je dirais simplement que Veolia ne reviendra jamais au Gabon », a déclaré Patrick Eyogo Edzang au site d’information Gabon Review.

« Il faut rappeler que nous avons retiré la concession à la SEEG. Ce qui veut dire que la SEEG ne peut plus, même si elle existe, distribuer l’eau et produire l’énergie en République gabonaise. Donc, même si on rendait la société à Veolia, elle ne pourrait pas s’en servir », poursuit le ministre, qui précise : « retenez qu’à partir du 16 février 2019, nous allons sortir de la réquisition. Il y a deux manières possibles : la première est de récupérer la SEEG via une négociation que nous pourrions parachever avec Veolia sur les 51% du capital qui lui appartiennent. Mais il existe une autre manière de sortir que je préfère ne pas dévoiler pour le moment », soutient Patrick Eyogo Edzang.

Mais rappelle le ministre, « le plus important pour le gouvernement est de finir avec la réquisition pour ensuite organiser sereinement le secteur. C’est-à-dire que si demain nous faisons appel à un nouveau partenaire ou repreneur, ce ne sera pas de la même manière. Ça ne peut pas être hégémonique : ‘Je fais le courant, l’électricité, je produis, je transporte, je commercialise, je suis de bout en bout’. Non, on doit organiser le secteur de manière réglementaire et législative, avec un encadrement. »

Pour parachever son projet de réorganisation du secteur de l’eau et de l’électricité et le rendre économiquement viable, le ministre soutient que le Gabon pourra compter sur l’appui de ses nombreux partenaires, au rang desquels la Banque Africaine de Développement (BAD).

Veolia, qui gérait la distribution d’eau et d’électricité à Libreville depuis 1997, s’est vu retirer sa concession en février 2018. Les autorités gabonaises reprochent au groupe français sa très mauvaises qualité de service (nombreux délestages, etc.), des tarifs élevés, des facturations fantaisistes, un service client défaillant, ainsi que des actes volontaires de pollution.

La décision de réquisitionner la SEEG (société locale contrôlée par Veolia) a été accueillie avec soulagement par les usagers gabonais.