Premier pays du continent à conclure un échange dette-nature, le Gabon ouvre la voie à d’autres pays d’Afrique

Le président Ali Bongo Ondimba lors de la COP 27 à Charm el-Cheikh le 7 novembre 2022 © Facebook/ABO

C’est historique. En concluant le premier échange dette-nature pour un montant de 436 millions de dollars, le Gabon, considéré comme un « champion mondial de l’environnement », vient d’ouvrir la voie à d’autres accords du même type en Afrique, écrit l’agence Reuters. Voici un extrait de son article publié ce mardi 15 août. 

« Un échange dette-nature de 436 millions de dollars par le Gabon pour financer la conservation marine a fait naître chez les bailleurs de fonds l’espoir de voir se multiplier ce type d’opérations environnementales permettant d’économiser de l’argent, mais certains investisseurs considèrent que ces transactions de plus en plus populaires peuvent encore être améliorées.

Le pays d’Afrique centrale, dont les plages et les eaux côtières abritent la plus grande population mondiale de tortues luths menacées d’extinction, ainsi que des dauphins à bosse de l’Atlantique, des lamantins et des poissons-scies, a racheté 436 millions de dollars de ses obligations internationales la semaine dernière.

Elle a échangé cette dette contre une nouvelle « obligation bleue » de 500 millions de dollars, assortie d’un taux d’intérêt plus faible et d’une échéance plus longue, dans le cadre d’une transaction finalisée mardi qui devrait générer 163 millions de dollars pour des projets de conservation marine au cours des 15 prochaines années.

Dans sa forme la plus simple, l’échange dette-nature consiste à faire racheter la dette d’un pays par une banque ou un investisseur spécialisé et à la remplacer par des prêts moins onéreux, généralement assortis d’une « garantie de crédit » ou d’une « assurance-risque » pour le financement du développement afin d’en réduire le coût. Les économies réalisées sont destinées à financer la conservation.

L’accord conclu par le Gabon était attendu depuis longtemps et sa finalisation garantit qu’il sera conclu juste avant les élections présidentielles prévues à la fin du mois.

Le président Ali Bongo, qui brigue un troisième mandat, a déclaré que cet échange constituait un moment important pour les accords financiers respectueux de l’environnement en Afrique.

« Trop souvent, les discours sur ces nouveaux mécanismes destinés à récompenser des pays comme le mien restent lettre morte », a-t-il déclaré dans un communiqué envoyé par courrier électronique. « Dans ce cas-ci, nous en avons fait une réalité.

Slav Gatchev, responsable de la dette durable à The Nature Conservancy, une organisation américaine à but non lucratif qui a conseillé le gouvernement gabonais sur l’accord, a déclaré que celui-ci abordait à la fois la biodiversité, le climat et les problèmes de dette.

« D’un point de vue fiscal, c’est brillant », a déclaré Andrew Stanners, directeur des investissements chez Abrdn, un investisseur des marchés émergents qui détient certaines des obligations actuelles du Gabon. La nouvelle obligation est assortie d’un taux d’intérêt de 6,097 %, ce qui est beaucoup moins cher que le rendement de 9 à 10,5 % auquel d’autres obligations ont été négociées. »

Lire cet article dans son intégralité (en anglais) sur le site de Reuters en cliquant sur ce lien.