Gabon : Washington entend resserer ses liens avec Libreville pour ne pas se laisser distancer par les autres grandes puissances

Le Président gabonais, Ali Bongo Ondimba, s’est entretenu ce lundi avec l’ambassadeur des Etats Unis au Gabon, Joël Danies © DCP

Ce lundi 20 août, l’ambassadeur des Etats-Unis au Gabon, Joël Danies, s’est longuement entretenu avec le président Ali Bongo Ondimba. Pour Washington, l’enjeu est de taille : ne pas se laisser distancer par les autres grandes puissances, de plus en plus nombreuses à courtiser le Gabon. 

« Les relations entre nos deux pays devront être encore plus fortes à l’avenir. Sur ce plan, j’ai reçu toutes les assurances de la part du chef de l’Etat, M. Ali Bongo Ondimba », a déclaré, satisfait, Joël Danies à l’issue de cet entretien qui s’est déroulé aujourd’hui au Palais du Bord de mer.

A cette occasion, l’ambassadeur américain en poste à Libreville a indiqué vouloir renforcer la coopération de son pays avec le Gabon dans le domaine économique et touristique, mais également dans le secteur social, en particulier dans le domaine de l’éducation. Un secteur prioritaire pour le président Ali Bongo Ondimba qui a annoncé vouloir le réformer de fond en comble dans le discours qu’il a prononcé à l’occasion de la fête nationale du 17 août.

« Vous avez un pays stable dans une région largement instable. La contribution du Gabon a la stabilité de l’Afrique centrale est donc d’une importance cruciale », a par ailleurs indiqué l’ambassadeur américain. Les questions de sécurité et de lutte contre le terrorisme sont en effet d’une importance majeure pour Washington à travers le monde et l’Afrique n’échappe pas à la règle.

Le Gabon de plus en plus courtisé par les puissances traditionnelles et émergentes

« Cet entretien entre le président gabonais et l’ambassadeur américain était prévu de longue date mais il tombe au bon moment », analyse ce responsable du département Afrique au sein d’un grand think tank basé à Washington. « Ces derniers temps, le Gabon est courtisé par les plus grandes puissances, à la fois traditionnelles et émergentes. On a vu M. Bongo être invité en Turquie, puis en Russie avant de se rendre au sommet des Brics à Johannesbourg. Et tout ça, rien qu’au mois de juillet. En mars dernier le président du Gabon était en Inde et il est question, je crois, qu’il se rende très prochainement en Chine à l’invitation de Pékin », explique ce spécialiste de l’Afrique centrale.

A la question de savoir pourquoi le Gabon est à l’heure actuelle aussi courtisé, cet ex-diplomate américain répond aussitôt. « Le Gabon a beaucoup d’atouts mais je crois que c’est sa stabilité dans une région très instable qui le rend aussi attractifs aux yeux des puissances mondiales, tant sur le plan politique qu’économique ou diplomatique ». Un point de vue qui rejoint celui de l’ambassadeur Danies.

Il appartient désormais aux autorités gabonaises de tirer le meilleur parti de cette avantageuse concurrence qui n’a jamais été aussi exacerbée.