Gabon : Marc Ona Essangui et Laurence Ndong face à leurs contradictions au sujet de la Russie de Vladimir Poutine

Laurence Ndong (à gauche) et Marc Ona Essangui (à droite), deux activistes gabonais qui s'embarassent peu de contradictions au sujet de Vladimir Poutine (au centre) © DR

Ce vendredi sur son compte Twitter, l’activiste Marc Ona Essangui a repris des propos condamnant l’opération militaire en Russie et qualifiant Vladimir Poutine de « dictateur ». Il y a quelques mois à peine, le même, toujours sur Twitter, se réjouissait du coup de force de la junte malienne soutenue par… le groupe Wagner, une société russe de mercenaires soupçonnée de défendre les intérêts du Kremlin et dont le patron est un intime de… Vladimir Poutine. Quant à une autre activiste, Laurence Ndong, pourtant d’habitude très prolixe sur les réseaux sociaux, elle fait en ce moment profil bas. Non sans raison…

« Le combat pour plus de démocratie et la défense des droits de l’homme en Afrique et dans le monde est l’unique solution pour stopper Poutine et tous les tyrans. Être amis des dictateurs c’est encourager la déstabilisation du monde », a écrit ce vendredi 25 février sur son compte Twitter Marc Ona.

Le même qui, il y a à peine quelques mois, s’employait à excuser sur les réseaux sociaux après un nouveau coup de force la junte malienne appuyée par le groupe Wagner, autrement surnommé « l’armée de l’ombre de Poutine » (voir tweet ci-dessous du 26 mai 2021).

Une ambiguïté (pour ne pas dire duplicité) qui n’a pas échappé aux internautes gabonais qui ne se sont pas privés pour le lui faire remarquer. « D’un côté on applaudit la Russie, de l’autre on la voue aux gémonies. C’est de la schizophrénie ! », fait observer ce responsable d’une grande ONG occidental qui a une « opinion très mitigée » sur M. Ona.

Autrefois chouchou des médias occidentaux, tout particulièrement de RFI, Marc Ona Essangui est aujourd’hui placardisé. Il est de moins en moins invité. Il faut dire que ces dernières années, celui qui se présente comme un activiste, dirigeant d’une ONG, s’est davantage fait remarquer par ses outrances et ses fake news, comme en octobre 2018 où il avait crû bon d’annoncer le décès du président Ali Bongo Ondimba (lire notre article). Ses positions sur certains sujets comme la polygamie ou le vaccin sont par ailleurs très controversées (lire notre article).

Mais Marc Ona n’est pas le seul activiste à être empêtré dans le bourbier russe. Une autre figure de ce mouvement, dont le bruit sur les réseaux sociaux est inversement proportionnel à son influence sur le terrain, fait en ce moment profil bas. Il s’agit de Laurence Ndong, activiste bien connue de la diaspora. En octobre 2019, elle s’était rendue tous frais payés au Sommet Russie-Afrique de Sotchi où elle avait chanté les louanges de Vladimir Poutine et critiqué de manière acerbe la France, pays qui pourtant l’a accueillie et où elle réside depuis de longues années (lire notre article). Une attitude qui lui avait valu un concert de reproches dans son propre camp (lire à ce sujet la lettre ouverte de Marc Mvé Bekale).