Quand l’activiste gabonaise Laurence Ndong, chantre des droits de l’Homme, dresse des louanges à la Russie de Poutine

L'activiste gabonaise Laurence Ndong invitée tous frais payée au Sommet Russie - Afrique © Twitter/LN

Sur la radio allemande Deutsche Welle, l’activiste gabonaise, qui promeut à longueur de posts et de tweets les droits de l’Homme sur les réseaux sociaux, a dressé une couronne de lauriers à la Russie de Vladimir Poutine et s’est livrée à une violente diatribe contre la France, son pays d’accueil. Les internautes gabonais y voient l’effet de son invitation tous frais payés au sommet Russie – Afrique.

Ses propos ont surpris jusqu’à ses partisans – plutôt ses followers dans son cas – les plus proches. « Aujourd’hui, la Russie est un pays émergent. Elle a fait des progrès dans certains domaines même s’il y a d’autres domaines dans lesquels elle doit encore progresser (….) », a déclaré Laurence Ndong dans l’émission Afrique 7 jours diffusée sur la Deutsche Welle.

Et celle-ci de se lancer, un peu hors sujet, dans une violente diatribe envers la France : « La relation entre la France qui est censée être une démocratie et les présidents africains aujourd’hui, qu’est-ce que ça a donné en termes de démocratie en Afrique. On a vu des présidents africains, surtout ceux du pré-carré francophone tricher des élections (sic), mater des populations, mettre des opposants en prison. Qu’a fait la France ? », s’est-elle époumonée.

A première vue, ce panégyrique de la Russie de Poutine peut sembler incompréhensible de la part de celle qui se pique sur les réseaux sociaux de défendre les droits de l’Homme. Sauf que Mme Ndong a été conviée tous frais payés à participer au Sommet Russie-Afrique (lire notre article).

Les propos de Laurence Ndong ont aussitôt déclenché une polémique. « Le combat de Mme Ndong n’est pas sincère. Elle fait du tambour sur les réseaux sociaux pour mieux se vendre au plus offrant », déplore Amandine, une étudiante gabonaise sur Facebook.

Ingratitude envers son pays d’accueil

Autre critique formulée à l’encontre de Mme Ndong : sa violente charge contre la France qu’elle critique vertement en reprenant presque mot pour mot les termes du maître du Kremlin lors de son discours d’ouverture de M. Poutine lors du Sommet Russie-Afrique ce mardi. Une critique qui passe d’autant plus mal qu’il s’agit du pays d’accueil de l’intéressée.

« Manifestement, l’invitation à l’attention de Mme Ndong en Russie n’a pas tardé à produire ses effets. A l’entendre sur la Deutsche Welle, elle fait exactement ce que l’on attend d’elle », cingle un diplomate du Quai d’Orsay, le ministère français des Affaires étrangères. « Il faut être cohérent. On ne peut passer son temps à critiquer les pays africains sur les droits de l’Homme et encenser la Russie de M. Poutine. En outre, c’est faire preuve d’une grande ingratitude que de dénigrer ainsi la France, le pays qui l’a accueilli et où elle fait ses études payées par la collectivité », se désole le diplomate.

La Russie est régulièrement mise à l’index par les ONG internationales de défense des droits de l’Homme pour ses violations en la matière. Le racisme à l’endroit des Africains y est par ailleurs considéré comme très répandu.