Gabon : Jean Remy Yama (Dynamique Unitaire) n’avait pas suffisamment préparé son audition devant la Cour constitutionnelle

Jean Rémy Yama, le président de la confédération syndicale gabonaise Dynamique Unitaire, a été auditionné lundi 6 août à sa demande par la Cour constitutionnelle @ DR

C’est ce qu’ont indiqué plusieurs personnes présentes dans la salle d’audience ce lundi 6 août en fin de matinée. 

Une occasion manquée. C’est ainsi que certains résument la prestation du président de la confédération syndicale, Dynamique Unitaire, devant la Cour constitutionnelle. Début juillet, ce dernier avait introduit un recours devant cette juridiction pour contester la légalité des mesures prises par le gouvernement visant à maîtriser les dépenses publiques. Des mesures qui affectaient entre autres les fonctionnaires (lire notre précédent article à ce sujet).

Invité ce lundi par les juges constitutionnelles à faire valoir ses arguments, Jean Rémy Yama s’est montré, selon plusieurs sources, emprunté. « Il n’avait manifestement pas ou peu préparé ce rendez-vous », explique l’une d’entre elles.

Répondant souvent à côté des questions, le président de DU avait au final peu d’arguments juridiques à faire valoir. « Son discours était essentiellement politique alors que c’est sur le terrain juridique qu’il aurait fallu se situer », indique un autre témoin.

Parmi les camarades qui l’accompagnait à cette occasion (Jean Rémy Yama étant venu assisté d’une délégation), la déception était palpable. « C’est dommage. On a peut être gâché une bonne occasion de montrer qu’on avait d’autres arguments à faire valoir que la mobilisation dans la rue. C’est certes important mais ça ne peut pas être notre seule arme », fait valoir l’un d’entre eux.

Certaines organisations de fonctionnaires, mais aussi certains responsables de Dynamique Unitaire ont critiqué ces derniers jours la stratégie de Jean Rémy Yama, jugée jusqu’au-boutiste. Certains y voient l’influence de l’opposition radicale, proche de Jean Ping, qui se servirait de Dynamique Unitaire comme d’un cheval de Troie, à défaut de pouvoir s’appuyer comme en 2016 sur une opposition de plus en plus divisée.

Hier, au sortir de l’audience, l’un des camarades de Jean Rémy Yama pestait : « je crois qu’il est grand temps que l’on arrête de faire de la politique. On ferait mieux de retourner au syndicalisme. » Un avis, semble-t-il, largement partagé par les fonctionnaires gabonais que Dynamique Unitaire peine à mobiliser.