Gabon : malgré le renfort des partisans de Jean Ping, Dynamique Unitaire n’a mobilisé qu’ 1 % des fonctionnaires

Jean Rémy Yama, le président de la confédération syndicale Dynamique Unitaire, peine à réunir ses militants dans sa lutte contre les mesures d'austérité du gouvernement @ DR

1 % seulement des 105 000 fonctionnaires gabonais étaient présents lors du rassemblement de Dynamique Unitaire ce jeudi 3 août au stade d’Awendjé. Sans l’appui du leader de la coalition pour la Nouvelle République (CNR), Jean Ping, ce chiffre aurait été encore plus décevant. Mais pour la confédération syndicale, ce soutien politique, diversement apprécié, est à double tranchant. 

Le rassemblement de la confédération Dynamique unitaire, regroupement de plusieurs syndicats de fonctionnaires au Gabon, a attiré 1 500 personnes jeudi 3 août au stade d’Awendjé.

Une mobilisation en demi-teinte jugée décevante hors micro par les responsables du mouvement qui tablait sur « plusieurs milliers » de participants alors que DU livre actuellement une bataille contre les mesures d’austérité décidées par le gouvernement qui concernent au premier chef la fonction publique.

1 % seulement des fonctionnaires gabonais se sont mobilisés

« La déception est d’autant plus grande qu’il y a près de 105 000 fonctionnaires au Gabon. Nous ne sommes donc parvenus qu’a réunir 1 % des effectifs, ce qui est nettement insuffisant pour mener le combat », concède l’un des responsables de DU, proche du président Jean Rémy Yama.

Et encore, ce résultat aurait pu être pire. Car il n’a été acquis qu’au prix de la mobilisation par Jean Ping de ses troupes. L’opposant aurait dépêché à cette occasion 500 de ses partisans. Des cars ont même été affrétés afin de s’assurer de leur participation.

Ce soutien explique pourquoi d’autres figures de l’opposition (Alexandre Barro Chambrier, Bruno Ben Moubamba) ont été interdit de manifestation. « Ce sont les partisans de Jean Ping, pas de militant qui ont fait cela », se défend un responsable de DU qui se dit mal à l’aise face à ce mélange des genres. « Soit on fait du syndicalisme, soit on fait de la politique. C’est soit l’un, soit l’autre. Mais pas les deux en même temps », soupire-t-il passablement agacé.

Pour Dynamique Unitaire, la politisation de son mouvement est risquée car, comme le fait remarquer une militante très remontée. « C’est une lubie de la direction. Nous, à la base, on attend du mouvement qu’il défende nos intérêts », peste-t-elle. La confédération syndicale en tirera-t-elle les leçons ? Réponse lundi 13 août, journée lors de laquelle elle appelle à une « grande marche pour la justice et la dignité ».