Le bois est le secteur en forme au Gabon. Les derniers chiffres concernant la production de grumes vient le confirmer. Celle-ci ne s’est tout simplement jamais aussi bien portée.
Établie à 1,73 million de m3 à fin septembre 2019 et à près de 2,1 millions de tonnes sur l’année, la production de grumes a encore augmenté lors du premier trimestre de l’année 2020.
Selon les données précises fournies par la Direction générale de l’économie et de la politique fiscale (DGEFP), celle-ci ressort à 435 766 m3 à fin mars contre 422 945 m3 durant la même période l’année précédente, soit une hausse de 3 %.
Cette solide performance s’explique, selon la DGEFP, par la bonne tenue du carnet de commandes des unités de production, en particulier celles installées dans la ZERP de Nkok.
« Si des difficultés techniques et administratives rencontrées par certains opérateurs ont quelque peu freiné une production qui aurait pu être bien plus importante, ces chiffres soulignent la bonne tenue d’un secteur appelé à peser davantage à l’avenir sur l’économie gabonaise », commente un expert gabonais spécialisé en économie forestière.
Celui-ci s’attend toutefois à un « ralentissement lors du prochain trimestre » en raison de la crise du Covid-19 « qui a fortement impacté aussi bien la production nationale que la demande internationale, en particulier émanant de la Chine, le principal partenaire à l’exportation du Gabon », foyer et épicentre de la pandémie.
Remplacer à terme le pétrole par l’exploitation durable du bois
Mais selon les experts, le contre-coup ne devrait être que conjoncturel car les fondamentaux du secteur sont tous dans le vert. Une bonne nouvelle pour le Gabon qui a fait du bois la figure de proue de sa politique de diversification économique et de création d’emplois.
Dans une récente interview, le ministre des Forêts et de l’Environnement, Lee White, a déclaré que l’exploitation durable du bois sur l’ensemble de sa chaîne de valeur (avec l’imposition désormais d’une troisième transformation obligatoire avant exportation) avait vocation, à terme, à se substituer au pétrole, ressource non-durable et polluante mais aussi faiblement créatrice de valeur ajoutée localement (lire notre article).
Le secteur ambitionne « a minima » la création de 5 000 emplois en trois ans et de 50 000 d’ici la fin de la décennie.
Pour allers plus loin, lire notre analyse : Comment le Gabon compte remplacer en dix ans le pétrole par l’exploitation durable du bois
