Après le FMI, la BAD et la BEAC, au tour de la Banque mondiale de délivrer un satisfecit au Gabon pour sa réforme des finances publiques

La directrice des opérations de la Banque mondiale, Elisabeth Huybens, s'est notamment entretenue ce jour avec le premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet © Primature

C’est à l’occasion d’une séance de travail à Libreville avec le ministre de la Fonction publique, Ali Akbar Onanga Y’Obegue, que la directrice des opérations de la Banque mondiale, Elisabeth Huybens, a apporté le soutien de son institution au gouvernement gabonais pour les réformes structurelles prises afin d’assurer le retour à l’équilibre des comptes publics.

Dans le bras de fer qui l’oppose à certains syndicats de la fonction publique, c’est sans conteste pour le gouvernement gabonais une très bonne nouvelle. Deux mois après l’annonce de mesures visant à réduire le train de vie de l’Etat et rééquilibrer les comptes publiques, celui-ci vient de recevoir le soutien officiel de la Banque mondiale, dont la directrice des opérations est actuellement en visite de travail à Libreville.

C’est lors d’un entretien avec le ministre de la Fonction publique, Ali Akbar Onanga Y’Obegue, qu’Elisabeth Huybens, qui s’est également entretenue ce jour avec le premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet (voir photo), a qualifié les réformes prises par le gouvernement gabonais de « très importantes ». Celles-ci permettront, a-t-elle poursuivi, d’« assurer des services publics d’une plus grande qualité et d’une meilleure efficacité au Gabon ».

Des propos qui laisse entrevoir un renforcement du soutien apporté par la Banque mondiale qui assiste déjà le gouvernement gabonais dans la mise en oeuvre de ses réformes en matière de compte public, notamment dans la redéfinition du périmètre d’intervention de l’Etat, le recrutement et le management des fonctionnaires, ou encore dans la gestion de la masse salariale de la fonction publique. Autant d’aspects qui, pour Elisabeth Huybens, sont « des éléments très importants au bon fonctionnement d’un Etat ».

Le soutien de la Banque mondiale au gouvernement gabonais dans sa réforme des finances publics intervient après ceux du FMI, de la BAD et de la BEAC. En outre, plusieurs pays de la sous-région, qui sont à la recherche de soutien auprès de partenaires extérieurs, suivent avec attention les réformes menées au Gabon qui sont pour eux de potentiels sources d’inspiration.

« Dire que c’est de l’austérité, c’est faux »

Selon un économiste du FMI, « l’intérêt des mesures prises par le Gabon réside dans le fait qu’elles sont d’ordre structurel, et non conjoncturel. On prend le taureau par les cornes pour faire en sorte de véritablement changer les choses. Car si rien n’était fait, le pays irait droit dans le mur », explique cet économiste qui rappelle que ces réformes visent à dégager des marges de manœuvre budgétaire pour relancer l’économie et dépenser plus en matière sociale et d’investissement, ce qui est bon pour la population. « Dire que c’est de l’austérité, c’est faux. En réalité, c’est le passage obligé pour une politique de relance », explique-t-il.

Mais il n’y a pas qu’en matière de finances publiques que les autorités gabonaises ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Une autre réforme structurelle se profile en effet déjà à l’horizon. Il s’agit de celle de l’éducation, comme l’a annoncé le président Ali Bongo Ondimba dans son discours prononcé à l’occasion de la fête nationale du 17 août dernier.