Scandale des dettes intérieures fictives au Gabon : Le patron de la CPG, Alain Bâ Oumar, sort de son silence et dit « attendre » la publication de la liste des entreprises indélicates

Le président de la CPG, Alain Bâ Oumar © DR

Silencieux depuis l’éclatement du scandale des dettes intérieures injustifiées (241 milliards sur 370 revendiqués à ce stade), le président de la Confédération patronale gabonaise, Alain Bâ Oumar, a enfin pris la parole. Dans une interview donnée ce mercredi au grand quotidien institutionnel L’Union, il a dit attendre la publication de la liste des entreprises qui ont abusivement tenté de se faire payer des créances imaginaires au frais du contribuable. Une manière, implicite mais néanmoins claire, de se désolidariser de ceux qui se sont livrés à des pratiques répréhensibles.

C’est peu de dire qu’il avait été critiqué pour son silence.

Ce mercredi, le patron des patrons gabonais, Alain Bâ Oumar, a enfin pris la parole. Une dizaine de jours après la révélation du scandale des dettes intérieures injustifiées (deux tiers de la dette déjà auditée par la task force sur le règlement de la dette intérieure se sont avérés fictifs, soit 241 milliards de francs CFA sur 370).

Face à l’ampleur de ce qui s’apparente de fait à un système concerté de détournement de fonds publics, la parole du principal responsable du patronat gabonais était particulièrement attendue.

C’est par le biais d’une interview au grand quotidien institutionnel L’Union qu’Alain Bâ Oumar a choisi de briser le silence.

Le président de la CPG, dont les membres représentent 80 % du PIB et 90 % de la main-d’œuvre formelle, a condamné, sans équivoque, les pratiques auxquelles se sont livrés certaines entreprises qui ont tenté, indument, de se faire payer par l’Etat des créances imaginaires. « La CPG, dont l’attachement aux valeurs d’intégrité et de bonnes pratiques est clairement affirmé dans son Code d’éthique auquel a souscrit chacun de ses membres, ne saurait encourager dans ses rangs de telles pratiques », déclare Alain Bâ Oumar.

Surtout, le patron des patrons gabonais a, de manière implicite mais non moins ferme, appelé à la publication de la liste des entreprises indélicates, pour ne pas dire franchement véreuses. « Nous attendons la publication officielle de la liste des entreprises concernées par cette annonce », assure-t-il.

Tous les regards se tournent désormais vers Jean-Jacques Evouna

« Il en va de l’intérêt de notre organisation car il se murmure que beaucoup d’entreprises incriminées en sont membres. La seule manière de faire le départ, dans l’opinion, entre les entreprises vertueuses et les brebis galeuses est de rendre publique la liste de ceux qui ont prétendu à tort avoir une créance sur l’Etat », explique l’un des vice-présidents de la CPG.

Cette prise de parole permet de faire taire une partie des critiques, nombreuses ces derniers jours, à l’encontre d’Alain Bâ Oumar dont le silence avait été interprété comme une manière de couvrir ceux des membres de la CPG impliqués dans ce scandale (lire notre article).

Désormais, tous les regards se tournent vers l’autre grand responsable du patronat gabonais, le président de la Confédération Patronale Gabonaise (CPG), Jean-Jacques Evouna, totalement silencieux jusque-là. Plus les jours passent, plus son mutisme devient intenable.