René Ndemezo’o Obiang, Copivac, Rose Christiane Ossouka Raponda, Alexandre Barro Chambrier, Fecorefi, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi… Les tops et les flops cette semaine au Gabon

René Ndemezo'o Obiang rejoint le PDG d'Ali Bongo Ondimba. Un coup dur pour l'opposition © DR

Qui s’est positivement distingué cette semaine au Gabon ? Qui s’est, à l’inverse, négativement illustré ? Nous avons sondé une trentaine de personnalités de toutes sensibilités, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Voici leur réponse.

LES TOPS 

René Ndemezo’o Obiang. Soutien de Jean Ping en 2016, le président du CESE a annoncé samedi qu’il claquait la porte d’une opposition exsangue pour se rallier au PDG d’Ali Bongo Ondimba. Jugeant l’opposition « déconnectée des préoccupations des Gabonais », il a dit vouloir s’inscrire dans « une démarche constructive ». Le ralliement de ce fang de Bitam, chef-lieu de la province frondeuse du Woleu-Ntem sur laquelle l’opposition comptait beaucoup dans la perspective de l’élection présidentielle de 2023, est un tournant politique majeur (lire notre article).

CopivacAu Gabon, 2433 personnes ont déjà été vaccinées depuis le début de la campagne de vaccination il y a une dizaine de jours, a indiqué vendredi le Comité national de vaccination contre la Covid-19. Passé la période de pharmacovigilance, les autorités vont accélérer le rythme. Il faut dire qu’aucun effet secondaire majeur n’a été déploré, au plus grand soulagement des populations et des autorités (lire notre article). Ailleurs dans le monde, les pays qui ont le plus vaccinés (Etats-Unis, Israël, Chine, Grande-Bretagne…) ont amorcé un retour à un début de vie normale (lire notre article).

Rose Christiane Ossouka Raponda. Cette semaine encore, la cheffe du gouvernement, première femme a occuper ce poste au Gabon, a fait la démonstration de son dynamisme. A la demande du président Ali Bongo Ondimba, elle s’est rendue mardi à Bangui pour assister à l’investiture du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra (lire notre article), avant de faire de même vendredi à Niamey pour la prestation de serment du nouveau chef de l’Etat nigérien Mohamed Bazoum (lire notre article). Dans l’intervalle, la première ministre a lancé mercredi des travaux d’une ampleur inédite dans le Grand Libreville (comprenant Libreville intra muros, Akanda, Owendo et Ntoum) qui permettront d’ici 32 mois à 40 quartiers de cette zone qui concentre près de la moitié de la population totale du pays de bénéficier en continu de l’eau potable au robinet pour un coût très modique (lire notre article).

LES FLOPS

Alexandre Barro Chambrier. Pour éviter de souffrir un procès en irresponsabilité, le leader du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM, opposition), en position très délicate à l’heure actuelle, s’est déclaré à son tour favorable à la campagne de vaccination anti-Covid lancée par les autorités il y a une quinzaine de jours. D’autres opposants avaient fait de même quelques jours auparavant, à l’instar de Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, etc. Une déclaration tardive qui illustre la tentation permanente de l’opposition de faire de tout sujet un objet de polémique, quitte parfois à jouer avec la vie des Gabonais.

Fecorefi. La principale centrale syndicale des régies financières pensent avoir trouvé une astuce pour prétendre au paiement de la prime de performance au titre du mois de février à laquelle ces régies n’ont pourtant clairement pas droit, faute d’avoir atteint les objectifs assignés par décret. Son idée ? Verser non pas 100 % mais 50 % de la prime de performance mensuelle, les régies financières ayant atteint peu ou prou 75 % de l’objectif fixé pour sa perception. Une proposition totalement contraire au droit (qui ne se négocie pas) et irresponsable en pareille situation économique où l’Etat se doit d’être encore plus précautionneux dans l’usage des deniers publics (lire notre article).

Jean Gaspard Ntoutoume Ayi. « Le Code civil va consacrer l’égalité homme-femme. J’approuve. Maintenant, qui va verser la dot ? », a cru bon d’ironiser sur Facebook l’opposant gabonais après l’adoption en conseil des ministres d’un projet de modification du Code civil au Gabon qui consacre des avancées majeures en matière d’égalité homme-femme, ainsi que contre les violences de toute nature faites aux femmes. Des déclarations qui illustrent le conservatisme mais également l’opportunisme d’un large pan de l’opposition gabonaise qui, même sur les sujets les plus graves, est incapable d’avoir une approche constructive. Une attitude qui la condamne à rester durablement à l’écart de l’exercice du pouvoir.