Polémique : la participation de Marcel Libama à une causerie de Ntoutoume Ayi renforce les craintes de politisation du mouvement syndical au Gabon

Marcel Libama, l'un des leaders de la Convention nationale des syndicats du secteur de l'éducation (Conasysed) @ Facebook

Après Jean Ping accusé de tenter de cannibaliser Dynamique Unitaire, c’est au tour de l’Union Nationale d’être soupçonnée de vouloir faire main basse sur la Conasysed.

Samedi 4 août, dans le cadre d’une de ses causeries dans le quartier Delta postal dans le deuxième arrondissement d’Akanda, où il est candidat aux élections législatives d’octobre prochain, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, le commissaire chargé du budget à l’Union Nationale (UN), un parti d’opposition, s’est affiché aux côtés de Marcel Libama, le délégué administratif de la Convention nationale des syndicats du secteur de l’éducation (Conasysed). Dans son intervention à la tribune, le leader syndical, de sa voix fluette, a tenu un discours aux accents très… politiques.

Manifestement trop aux yeux de certains. Car depuis, de nombreuses réactions se sont faites entendre notamment parmi les militants de cette confédération qui pointent le risque de politisation du mouvement syndical au Gabon. « Il faut vraiment que nous fassions attention. Les politiques tentent de récupérer les syndicats, dont le nôtre », s’inquiète Pascaline, une militante de la Conasysed, professeur au PK5, un quartier de Libreville.

Ces craintes sont d’autant plus vives que depuis plusieurs semaines, la base militante de Dynamique Unitaire dénonce de manière récurrente « la volonté de main mise de Jean Ping » sur cette confédération syndicale. Le leader de la Coalition pour la Nouvelle République est en effet soupçonné de vouloir faire de DU son cheval de Troie au moment où cette dernière lutte contre les mesures d’austérité imposées par le gouvernement. « M. Ping ne pouvant plus s’appuyer sur l’opposition politique, qui est fortement divisée et au sein de laquelle son leadership est contesté, il se tourne vers les mouvements de la société civile, notamment les syndicats », explique un professeur en science politique de l’UOB.

Fin juillet, selon plusieurs médias gabonais, Jean Ping aurait financé à hauteur de 18,5 millions de FCFA le déplacement parisien de Jean Rémy Yama, le leader de Dynamique Unitaire, venu contester les mesures du gouvernement sur le plateau de TV5 Monde dont il était l’invité. Début août, ses partisans étaient venus en nombre (500 environ) au stade d’Awendjé lors du rassemblement de Dynamique Unitaire, permettant ainsi à la confédération syndicale d’afficher 1 500 personnes présentes au compteur.