Qui s’est positivement distingué cette semaine au Gabon ? Qui s’est, à l’inverse, négativement illustré ? Nous avons sondé une trentaine de personnalités de toutes sensibilités, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Voici leur réponse.
LES TOPS
Pierre Duro. L’expert judiciaire, chef d’orchestre de la taskforce sur la dette intérieure, faisait l’objet depuis plusieurs semaines d’une campagne de dénigrement (voir infra). Il est désormais la cible de menaces de mort. Le signe que son travail – jugé remarquable – dérange certains intérêts et des habitudes solidement ancrées. Pas de quoi cependant déstabiliser ce fin connaisseur de l’économie gabonaise, passionné de rugby et à la solide réputation de « dur au mal » (lire notre article).
Jessye Ella Ekogha. Dans une longue interview publiée dans L’Union ce vendredi, le porte-parole de la Présidence de la République a brossé un bilan complet des travaux de la taskforce sur la dette intérieure. A ce jour, 576 entreprises ont été audités et 440 milliards de francs CFA de créances en réalité fictives ont été annulés (sur 650 audités), a-t-il indiqué. Un exercice de transparence unanimement salué, y compris par les partenaires internationaux du Gabon, heureux de constater que la lutte contre les détournements de deniers publics est, n’en déplaise à certains, bel et bien une réalité (lire notre article).
Denis Bouanga. Après avoir raté son avion, loué un jet privé pour rejoindre Franceville et s’être fait vertement critiqué (lire notre article), l’international gabonais a répondu de la meilleure des façons en marquant le premier but de l’équipe du Gabon qui s’est finalement imposée 2 à 1 jeudi soir à domicile contre la Gambie à l’occasion de la 3ème journée des matchs qualificatifs du groupe D pour la CAN 2021 (lire notre article).
LES FLOPS
Laure Olga Gondjout. L’ex-médiatrice de la République, proche de Jean Ping, a accordé une interview à RFI. Diffusé lundi, elle y tient des propos polémiques sur le scrutin présidentiel de 2016. Sans avancer la moindre preuve. Ses (nombreux) détracteurs y voient le signe d’une stratégie marketing. Venant de sortir un livre témoignage, « Instants de vie », celle qui a disparu depuis plusieurs années des écrans radars et qui vit aujourd’hui en Côte d’Ivoire a besoin de « faire le buzz » pour en faire la publicité et « vendre du papier », expliquent-ils (lire notre article).
Justin Ndoundangoye. Dans une décision adoptée le 3 novembre dernier et rendue publique cette semaine, l’Union interparlementaire a pris fait et cause pour le député Justin Ndoundangoye, mis en cause par la justice gabonaise pour corruption et détournement de fonds dans le cadre de l’opération Scorpion. Problème : cette décision est non seulement sans effet sur le plan juridique, mais elle pourrait s’avérer contre-productive sur le plan politique (lire notre article). Reste une réalité difficile à contrarier : selon plusieurs sources judiciaires, le dossier de l’ex-ministre des Travaux publics seraient particulièrement chargé.
François Ndjimbi. Le site d’information Gabon Review, dont il est le directeur, a publié cette semaine sous pseudonyme un article controversé sur Pierre Duro qui s’inscrit dans le cadre de la campagne de dénigrement dont le pilote de la taskforce sur la dette intérieure (lire supra) est l’objet depuis plusieurs semaines. Une initiative particulièrement malvenue alors que celui-ci est désormais l’objet de menaces de mort (lire notre article). Ce qui aurait dû appeler, en toute logique, à la réserve et au sens des responsabilités. Bien décidé à ne pas se laisser faire, Pierre Duro pourrait porter plainte dans les jours à venir contre X pour menaces de mort mais également contre Gabon Review pour diffamation. Affaire à suivre.
