Mairie du 6ème arrondissement de Libreville : le CLR échoue de nouveau face au PDG grâce aux voix de l’opposition

Jean Boniface Assélé, le président du CLR © DR

Après avoir échoué à remporter la mairie centrale de Libreville le 3 février dernier, le Cercle des libéraux réformateurs (CLR) n’a pas réussi son pari de conserver la mairie du 6ème arrondissement ce dimanche 10 février. La formation présidentielle l’a emporté grâce notamment aux voix de l’opposition (RHM /UN). Quant au parti présidé par Jean Boniface Assélé, il est aujourd’hui menacé d’implosion.

C’est Ghislain Issiembi Wilfried, sous l’étiquette du PDG, qui a été élu maire du 6ème arrondissement de Libreville. Il s’est imposé face à Rodrigue Samba, le candidat du CLR, avec une marge très confortable. Le PDG a obtenu plus de la moitié des suffrages exprimés, soit 16 voix sur les 25 que comptait le collège électoral, contre 9 voix pour le CLR.

Pourtant, le CLR avait de solides espoirs de se maintenir à la tête de cette mairie d’arrondissement. En effet, à l’issue des élections locales d’octobre dernier, ce parti avait obtenu 9 élus, soit le plus grand nombre de conseillers dans l’arrondissement. Le PDG en avait eu, lui, obtenu 7, contre 5 pour les Indépendants et 4 pour la coalition d’opposition formée par le Rassemblement héritage et modernité (RHM)/Union nationale (UN).

Le CLR victime des choix hasardeux de Jean Boniface Assele

Le CLR a probablement été victime des choix hasardeux de son président, Jean Boniface Assele, qui est par ailleurs un oncle du président Ali Bongo Ondimba. Ce dernier n’a cessé de critiquer ces derniers mois son allié du PDG, empêchant ainsi la conclusion de tout accord politique. Une attitude dénoncée par de nombreux cadres du parti.

Plusieurs jours avant le vote des maires, Eliane Frida Midoungani, la maire sortante du 6ème et tête de liste CLR lors des élections locales dans l’arrondissement, avait claqué la porte du porte du parti, dénonçant l’incohérence des choix politiques de M. Assélé. Ce dernier avait décidé, de façon pour le moins incompréhensible, d’investir un autre conseiller qu’elle pour briguer la mairie du 6ème.

Implosion

Ces manques de jugement successifs ont permis au final au PDG de s’imposer. Aux 7 voix de ses conseillers, se sont ajoutées les 4 de la liste des indépendants et les 5 de la coalition RHM/UN. Un scénario qui, toutes choses égales par ailleurs, ressemble à celui vécu à Mouila le 3 février dernier où le maire central (PDG), Jean-Norbert Diramba, avait été élu grâce aux voix d’un autre parti d’opposition, Les Démocrates (lire notre article à ce sujet). La vie politique est moins binaire, moins manichéenne que certains le pensent, notamment à l’extérieur, explique un politologue gabonais qui se déclare nullement surpris.

Quant au CLR, il ressort très affaibli de ces élections locales. Le parti, autrefois influent allié du PDG, n’est aujourd’hui plus que l’ombre de lui-même. A tel enseigne qu’aujourd’hui, nombreux sont ceux à prédire son implosion.