Gabon : Le Cercle des Libéraux Réformateurs de Jean Boniface Assélé menacé d’implosion

Jean Boniface Assélé, le président du CLR, traverse une passe difficile en raison de ses positions très critiques envers son allié du PDG © DR

Le CLR est dans la tourmente. En cause, les récentes prises de position de son président, le général Jean Boniface Assélé, à l’encontre de son allié, le Parti Démocratique Gabonais. Les départs de responsables se sont multipliés ces derniers jours.

Ce samedi 2 février, Gaston Midoungani et son épouse, Eliane Frida Midoungani, ont à leur tour décidé de claquer la porte de la formation politique dirigée par le général Jean Boniface Assélé, un oncle du président Ali Bongo Ondimba.

Le couple Midoungani dénonce les choix politiques incohérents du président du parti qui serait, selon eux, à l’origine du très faible score enregistré par le CLR lors des élections locales du 6 octobre 2018 et qui aurait coûté au parti la perte du siège de maire du 6ème arrondissement lors des dernières élections, jusqu’ici chasse gardée de Frida Midoungani.

Ce départ de deux des cadres les plus importants de ce parti s’ajoutent à ceux nombreux intervenus ces derniers jours. Récemment, Eloi Nzondo, une autre figure du parti, avait lui aussi claqué la porte. Il avait alors dénoncé les critiques systématiques de Jean Boniface Assélé à l’encontre du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir). « Il se trompe de cible », avait-il alors dénoncé. « Il est aujourd’hui plus virulent à l’encontre du PDG que Jean Ping lui-même. »

Il est vrai que, ces dernières semaines, Jean Boniface Assélé n’avait pas tari de critiques à l’encontre du parti majoritaire, mais aussi de l’entourage du président Ali Bongo, à travers une émission diffusée sur les ondes sa radio, Génération Nouvelle. Soupçonnant une instrumentalisation de la part de l’équipe de journalistes, Jean Boniface Assélé approchant bientôt les 80 ans, sa propre fille, Nicole, avait décidé de faire fermer le média (lire notre précédent article à ce sujet).

Mais cela n’a pas empêché Jean Boniface Assélé de poursuivre ses critiques à l’égard de son ancien allié. Et les choses sont allées crescendo. Cette semaine, le président du CLR a menacé d’exclusion les membres de son parti qui voterait ce dimanche, lors des élections des maires et des conseillers départementaux, en faveur des candidats du PDG.

L’ex-général a même décidé de se présenter contre le candidat du PDG à la mairie centrale de Libreville. Mais face au candidat du parti au pouvoir, Léandre Mzué, il n’a aucune chance, le PDG ayant remporté une majorité écrasante à Libreville. « C’est le combat de trop. Le boxeur est fatigué. Il n’a plus sa lucidité. Il est temps pour Jean Boniface Assélé de raccrocher les gants », explique l’un de ses plus fidèles lieutenants qui a, lui aussi, décidé tout récemment de prendre ses distances. Pessimiste, il prédit « l’implosion du parti » à brève échéance.