Le ministère du Budget et l’Agence française de développement (AFD) ont signé cette semaine l’avenant de l’Accord d’octroi de crédit relatif à la dernière tranche de l’appui budgétaire accordé par ce bailleur de fonds au Gabon.
Pour le Gabon, c’est une bonne nouvelle. Et un soutien de poids, sur le plan économique, mais aussi diplomatique.
La France, via l’AFD, et le Gabon ont signé le 1er décembre 2017 à Libreville une convention de financement pour la mise en place d’un prêt de soutien budgétaire triennal (2017-2019) qui porte sur un montant total de 147,5 milliards de francs CFA.
La décision de décaisser la dernière tranche de ce programme d’appui budgétaire a été arrêtée cette semaine via la signature d’un avenant entre le ministre gabonais de l’Economie, Roger Owono Mba, et la directrice de l’agence régionale de l’AFD, chargée du Gabon.
Ce prêt est destiné à l’apurement des arriérés intérieurs et extérieurs, qui obèrent les performances de l’économie gabonaise. Mais aussi à faciliter la mise en oeuvre de mesures structurelles dans le cadre de la gestion des finances publiques, notamment celles figurant dans le mémorandum de politiques économiques et financières annexé à l’accord conclu avec le Fonds monétaire international (FMI) en juin 2017.
« Cet appui budgétaire de l’AFD est la marque de la confiance que ce partenaire financier place dans notre économie », a déclaré le ministre, indiquant que « les réformes engagées au cours des dernières années, sur instruction du président Ali Bongo, apportent des résultats qui rassurent nos partenaires financiers ».
Important sur le plan économique et… diplomatique
De fait, cette décision intervient deux semaines à peine après les résultats des 4e et 5e revues du programme d’aide triennal accordé par le FMI au Gabon. Ceux-ci s’étant révélés positifs, le Fonds devrait décaisser les derniers 244 milliards de francs CFA sur les 642 milliards accordés au total, 398 ayant déjà été versés au Trésor gabonais (lire notre article).
Le très probable décaissement de cette somme par le FMI, combiné à celui définitivement arrêté de l’AFD, est de nature à inciter d’autres bailleurs de fonds à accorder leur appui budgétaire au Gabon, pays réputé stable sur un plan politique et social, qui a entrepris ces dernières années de profondes et inédites réformes économiques suite au tassement constaté sur le marché international du prix du pétrole dont le pays est un important producteur.
L’appui de l’AFD est important sur le plan budgétaire, mais il est aussi très symbolique sur un plan diplomatique. Depuis l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République française en mai 2017, les relations entre l’Hexagone et le Gabon se sont nettement réchauffées. Le jeune président français et son homologue gabonais, Ali Bongo Ondimba, qui partagent nombre de violons d’Ingres en commun, ont noué des relations étroites. Les deux dirigeants se sont vus à plusieurs reprises ces deux dernières années. En outre, des échanges téléphoniques réguliers ont lieu entre Libreville et Paris.
