Gabon new member of the Commonwealth, Sylvia Bongo Ondimba et Ségolène Royal, Jessye Ella Ekogha et l’US Bitam, RFI, France 24, Jonas Moulenda… Les tops et les flops cette semaine au Gabon

Ali Bongo Ondimba hilare aux côtés du Prince Charles mercredi 28 septembre 2021 à Londres. Un peu moins d'an après, le 25 juin 2022, le pays présidé par le second a rejoint la grande organisation du Commonwealth dirigé par le second. De quoi renforcer un peu plus leur amitié déjà forte © DR

Qui s’est positivement distingué cette semaine au Gabon ? Qui s’est, à l’inverse, négativement illustré ? Nous avons sondé une trentaine de personnalités de toutes sensibilités, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Voici leur réponse.

LES TOPS

Gabon new member of the Commonwealth. Samedi 25 juin, le Gabon est devenu le 55ème membre de cette prestigieuse organisation qui en compte désormais 56, le Togo y ayant adhéré le même jour. « Le Gabon est en train de faire l’histoire », s’est réjoui en anglais sur son compte Twitter le président Ali Bongo Ondimba pour qui il s’agit d’une victoire diplomatique majeure (lire notre article). Pour son porte-parole, Jessye Ella Ekogha, qui a également tweeté en anglais, « il s’agit d’un tournant pour le Gabon et d’un bouleversement (géopolitique) pour l’Afrique » (lire notre article). Signe des temps, le plus célèbre (et talentueux) journaliste sportif gabonais, Freddhy Koula a décidé, du moins en partie, de tweeter en anglais (voir son tweet). Une initiative à saluer et à répliquer ! Et comme il faut commencer par soi-même, La Libreville publiera régulièrement (et de plus en plus) des articles en anglais. Elle a commencé à le faire dès cette semaine (lire notre article). C’est à ce genre de (petits) détails que l’on perçoit les (grands) changements.

Sylvia Bongo Ondimba et Ségolène Royal. Cette semaine, l’ex-candidate à l’élection présidentielle française, plusieurs fois ministres et présidente de la COP 21 était au Gabon dans le cadre de son ONG « Désirs d’avenir pour la planète ». Elle a entre autres visité la Maison d’Alice à Angondjé (lire notre article) et le centre de santé de Bifoun où son ONG a soutenu l’action d’électrification via l’installation de panneaux solaires initiée par la Fondation Sylvia Bongo Ondimba (lire notre article). L’accueil qu’elles y ont reçu de la part des femmes a d’ailleurs été triomphal (lire notre article). Ségolène Royal, qui a rencontré jeudi le premier ministre Rose Christiane Ossouka Raponda, n’a pas caché son admiration pour la première dame gabonaise qui détonne dans l’univers feutrée des épouses de président sur le continent. « C’est tout simplement remarquable. C’est un exemple, un modèle qui peut inspirer les autres pays africains », a-t-elle déclaré (lire notre article). Un (bel) hommage plus que mérité !

Jessye Ella Ekogha et l’US Bitam. Vendredi, l’USB, confortable leader de la poule B du championnat de National 1 de football (15 points à l’issue de la 8ème journée, après sa victoire samedi à l’extérieur face à Akanda FC 2 à 0) a décroché un joli sponsor : le complexe hospitalier « La Providence » dont le gérant n’est autre que le porte-parole du président Ali Bongo Ondimba (lire notre article). L’USB est sans contexte la révélation de ce championnat, tant sur le terrain que sur les réseaux sociaux (lire notre article). L’arrivée de ce nouveau sponsor de poids permet aux Bitamois de nourrir de solides ambitions sur le plan national comme continental où il devrait porter haut les couleurs du Gabon l’an prochain.

LES FLOPS

RFI. Dans un reportage en début de cette semaine consacré à leur (future) adhésion au Commonwealth, « la voix de la France en Afrique » a qualifié le Gabon et le Togo de « régime autoritaires ». Une appréciation qui relève plus du militantisme que du journalisme et qui traduit l’aigreur de la France de voir deux de ses anciennes colonies rejoindre la grande organisation rivale de la Francophonie (lire notre article).

France 24. Décidemment, les médias français ne voient pas d’un bon œil l’adhésion du Gabon au Commonwealth. Dans un « reportage », que l’on peut qualifier sans craindre l’excès de ridicule, diffusé cette semaine sur l’apprentissage de l’anglais au Gabon, la chaîne de télévision française n’a trouvé d’autre interlocuteur que Marc Ona Essangui pour donner son point de vue. « Autant demander à un boucher s’il faut manger du poisson », explique, dans un éclat de rire sardonique, un ministre. Si elle avait voulu un point de vue expert et représentatif, sans doute France 24 aurait-elle fait un meilleur choix. Mais manifestement, c’est du « Gabon bashing » (pardon pour l’anglicisme !) que cette autre voix de la France en Afrique recherchait. La prochaine fois, avant de tendre le micro à l’activiste, France 24 ferait mieux de s’interroger sur sa réelle représentativité (non, Marc Ona n’est pas l’incarnation de la « société civile » ; il exprime un point de vue ultra-minoritaire dans la société gabonaise ; d’où d’ailleurs son activisme dans les médias et les réseaux sociaux pour compenser ce déficit). Mieux, encore, elle pourrait le questionner sur ses positions en matière d’égalité femme-homme, sur la polygamie ou sur le vaccin contre la Covid-19 (ce média « progressiste » ne serait pas déçu…) (lire notre article), ainsi que sur son rapport à la vérité. Cela a forcément échappé à France 24 mais au Gabon, Marc Ona Essangui est plus connu pour sa propension à diffuser des fake news que pour tout autre chose… (pour un exemple récent, lire notre article).

Jonas Moulenda. La palme du ridicule revient cette semaine à l’activiste, « réfugié » en France. Sa réaction après l’officialisation de l’adhésion du Gabon au Commonwealth ? « Ali Bongo vend le Gabon à l’Angleterre ». Manifestement, même après avoir touché le fond, l’intéressé continue de creuser… No more comment, as we put it in english!