Gabon : une croissance supérieure à 3 % attendue en 2019 ravive le débat sur les créations d’emplois

Le ministre de l'Economie, Jean-Marie Ogandaga © DR

Après le ralentissement enregistré en 2017 (0,5 %), la légère reprise observée en 2018 (1,2 %), le redécollage de la croissance est attendu au Gabon en 2019. Une perspective qui relance le débat sur les créations d’emplois.

« Le point le plus important à retenir est celui de la bonne tenue de la croissance hors pétrole qui fait preuve d’une certaine résilience, conséquence des efforts de diversification de notre économie », a indiqué Jean-Marie Ogandaga, le ministre de l’Economie, au quotidien L’Union.

« Nous projetons une progression de l’activité économique supérieure à 3 % soutenue à la fois par la reprise dans l’industrie pétrolière et la bonne tenue du secteur hors pétrole », a ajouté M. Ogandaga.

La croissance est attendue très forte dans le secteur primaire (pétrole, mines, agriculture…) à hauteur de 10,2 %. Dans le secondaire (industries du bois et agroalimentaire…), celle-ci devrait ressortir à 2,8 %. Quant au secteur tertiaire (transports, télécommunications, banque, commerce…), c’est une croissance de 3,5 % qui est attendue.

« un taux de croissance, ça ne se mange pas »

Le ministre de l’Economie a également souligné que l’application rigoureuse des mesures de politique fiscale et budgétaire contenues dans la Loi de finances devrait permettre de renouer avec une croissance plus confortable. De ce point de vue là, des efforts sont particulièrement attendus en 2019. Hier, lors de la cérémonie de passation de charges entre le président de l’Assemblée nationale, Faustin Boukoubi, et celui du Sénat, Lucie Milebou, cette dernière a relevé que le taux d’exécution en 2018 de la Loi de Finances avait été nettement insuffisant.

Reste peut être l’essentiel : transformer cette reprise de la croissance en emplois dans le secteur privé formel. Ce que les experts de la BAD, du FMI ou de la Banque mondiale appelle la « croissance inclusive ». C’est à cette condition que la répartition de richesses, et donc la justice sociale, pourra avoir lieu au Gabon. Ce sera le véritable défi pour les autorités gabonaises en 2019. Et pour cause, comme disent les économistes, qu’ « un taux de croissance, ça ne se mange pas ». Les Gabonais attendent, sur ce plan comme sur d’autres, des résultats concrets.