Gabon : Ali Bongo convoque le maire de Libreville pour régler la question du ramassage des déchets dans la capitale

Le président Ali Bongo (à droite) a reçu le marie de Libreville, Léandre Nzué, haut commissaire à l’Environnement et au Cadre de Vie, Yannick Sonnet mardi 6 août à Libreville © DR

C’est à la suite de la grève sans service minimum déclenchée depuis le 1er août dernier par Averda, la société chargée de la collecte des ordures ménagères à Libreville et ses environs que le président gabonais a convoqué l’édile de la capitale, Léandre Nzué.

C’est accompagné de Yannick Ongonwou Sonnet, le haut commissaire à l’Environnement et au Cadre de Vie, que Léandre Nzué s’est rendu au Palais présidentiel.

« Le président de la République est très attentif aux conditions de vie quotidiennes des Gabaonais. La propreté et la salubrité en font partie », fait-on valoir au Palais du Bord de mer.

Cette convocation intervient alors qu’Averda a cessé toute activité depuis le 1er août dernier. La société de collecte des ordures ménagères à Libreville et ses environs réclame le paiement d’une dette d’environ 20 milliards de FCFA à l’Etat gabonais. En mars dernier, cette dette s’élevait à 25 milliards de FCFA. Mais l’Etat a effectué deux paiements de 3 milliards et de 2,7 milliards de FCFA entre mars et mai dernier.

De son côté, Averda affirme avoir épongé ses dettes auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et des impôts.

La société affirme que son fonctionnement serait plombé par cette dette qui ne lui permet plus d’investir et renouveler le parc automobile et autres bacs à ordures. Autre point de crispation : la décharge à ciel ouvert de Mindoubé qui serait arrivée à saturation alors que l’Etat s’est engagé à identifier un autre site pour créer un centre d’enfouissement des ordures ménagères.

Mais les autorités gabonaises ont, elles aussi, des reproches à formuler à l’encontre d’Averda. C’est le cas notamment du maire de Libreville. « Averda réclame aux pouvoirs publics le paiement de sa dette. Mais elle n’a pas rempli ses obligations. En ce qui me concerne, que ce soit Averda ou Clean Africa, ces sociétés ne font pas leur travail. Si ça ne dépendait que de moi, je résilierais leurs contrats », avait-il déclaré sans détour en mai dernier (lire notre article).

Le contrat actuel d’Averda arrive à terme le 29 décembre prochain. La société affirme qu’elle quittera le pays si le gouvernement gabonais ne s’engage pas à lui verser 700 millions de FCFA par mois pour ses prestations. Elle exige, en outre, une avance de 6 milliards de FCFA sur l’ensemble de ses créances.

Reste que les autorités gabonaises, qui insistent sur la faible qualité de services délivrée par cette entreprise, semblent peu désireuses de prolonger leur collaboration avec elle. A Libreville, certains appellent à réserver à Averda le même sort que Veolia, expulsée du pays en février 2018 après vingt années de présence en raison d’un service jugé nettement insuffisant.