Fake news : Pour RFI, Albert Ondo Ossa serait le « candidat unique de l’opposition » au Gabon. On vous explique pourquoi c’est (totalement) faux

Au Gabon, RFI est surnommé la voix de l'opposition. A juste titre à en juger par les statistiques © DR

« Albert Ondo Ossa, candidat unique et consensuel de l’opposition pour la présidentielle ». C’est le titre, laudateur, du reportage de RFI diffusé à la radio et publié sur son site internet ce vendredi 18 août. Problème : c’est factuellement faux, comme nous l’explique un professeur en science politique de l’UOB.

« Il faut garder à l’esprit qu’Albert Ondo Ossa n’est pas le candidat unique, ni même commun de l’opposition. Il n’est qu’un des candidats de l’opposition parmi d’autres », rappelle l’universitaire.

« Avant sa désignation, il y avait 19 candidats. 5 se sont retirés. Il en reste donc 14. L’un est le candidat du PDG, le président Ali Bongo Ondimba, mais les 13 autres sont de l’opposition. Donc Albert Ondo Ossa est l’un des 13 candidats de l’opposition », explique avec une logique implacable le professeur.

Et de conclure : « cette annonce ne fera guère bouger les lignes sur le plan électoral, et peut-être même aucune en raison du choix du candidat désigné » (lire l’intégralité de cette interview ici).

Est-ce volontairement ou non que RFI extrapole au point de la travestir cette information ? « C’est de la désinformation », regrette une source au sein du gouvernement.

Si en Afrique, la radio est dépeinte comme la « voix de la France », au Gabon, elle est avant tout connue pour être la « voix de l’opposition ». Un point de vue qui n’a rien de subjectif. Il suffit de prendre mois par mois l’ensemble des reportages faits par RFI sur le Gabon. Sur le plan quantitatif, on constate une surreprésentation des reportages couvrant les activités de l’opposition. Reportages qui, sur le plan qualitatif, sont très favorables à cette famille politique. Rien à voir avec le sort, beaucoup moins favorable, que la radio réserve, quasi-systèmatiquement, à la majorité (pour un exemple, voir ici et ici).

On n’est donc très loin de la neutralité (et de l’objectivité) dont continue à se draper fièrement la radio.