Durant l’absence d’Ali Bongo au Gabon, « Maganga Moussavou, au moins lui, il fait le job »

Le vice-président gabonais, Pierre-Claver Maganga Moussavou © DR

Le vice-président gabonais, dont certains doutaient de son utilité, s’est littéralement révélé à l’occasion de l’absence temporaire du président Ali Bongo. 

Il avait été nommé en août 2017. A l’époque, beaucoup avaient fustigé la création de ce poste, le qualifiant de strapontin pour récompenser un opposant ayant accepté de dialoguer avec le pouvoir à Angondjé.

Aujourd’hui, ces critiques, si elles existent toujours, sont nettement moins nombreuses. Il faut dire que depuis l’hospitalisation d’Ali Bongo le 24 octobre dernier à Riyad en Arabie Saoudite, Pierre-Claver Maganga Moussavou s’est révélé. Relativement discret, voire transparent jusqu’à présent, « il a fait preuve, dans ces circonstances si particulières, d’un sens rare des responsabilités », confie un intime du président.

Le 16 novembre dernier, c’est lui qui a présidé le conseil des ministres. La semaine dernière, à l’issue d’une visite-éclaire à Rabat, c’est lui qui fait le service après-vente, se montrant volontiers rassurant sur l’état de santé du président. Enfin, hier, c’est encore lui qui a reçu les manifestants de Dynamique Unitaire dès leur premier jour de grève.

Résultat, Maganga Moussavou gagne des points, notamment du côté de la majorité où on loue son attitude constructive ayant permis aux institutions gabonaises de bien fonctionner durant l’hospitalisation et la convalescence d’Ali Bongo. « Il n’y a pas à dire, Maganga Moussavou, au moins lui, il fait le job », confie un ministre de poids, qui ne lui était pas forcément acquis au départ.

Maganga Moussavou encensé, Issoze Ngondet vilipendé 

Une attitude qui contraste, dans l’esprit de nombreux responsables au sein de la majorité, avec celle du premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet. Beaucoup le soupçonnent en effet d’avoir été tenté de jouer un double-jeu pour espérer tirer, à son profit, les marrons du feu des soucis de santé d’Ali Bongo. Et, pour ce faire, d’avoir noué une alliance de circonstance avec le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Guy-Bertrand Mapangou, qui, en sous-main, n’a pas tari d’efforts pour tenter de faire déclencher la vacance définitive du pouvoir contre Ali Bongo.

« Il est clair que ce qui s’est passé ces derniers semaines va laisser des traces. Certains devront rendre des comptes », prédit un diplomate en poste à Libreville, réputé pour sa perspicacité. Les jours d’Emmanuel Issoze Ngondet à la primature et de certains ministres au gouvernement semblent comptés.