Dette intérieure fictive au Gabon : Le professionnalisme de la taskforce a permis d’éviter un « scandale financier de grande ampleur », selon Marc Logan Tchango

Le conseiller spécial du président de la République, Marc Logan Tchango © DR

La découverte de plus de 241 milliards de francs CFA de dette intérieure injustifiée sur les 370 déjà audités par la taskforce montre que le Gabon a échappé de justesse à un nouveau « scandale financier d’ampleur », à l’instar de ceux ayant motivé le lancement des opérations Mamba et Scorpion ces dernières années dans le pays, a fait observer le nouveau conseiller spécial du président Ali Bongo Ondimba.

Mise en place en juin dernier à l’initiative du président de la République, la taskforce sur la dette intérieure de l’État a d’ores et déjà permis au Gabon d’économiser 241 milliards de francs CFA sur les 370 revendiqués par les entreprises réputées créancières. Et encore, le travail n’est pas terminé puisqu’une partie seulement de cette dette a été auditée.

Pourtant, cette dette avait fait l’objet, à la demande des autorités gabonaises, d’un audit diligenté par le FMI à travers le cabinet Price Waterhousecoopers. Mais face au caractère surprenant de ses conclusions, les autorités gabonaises avaient décidé en juin dernier de mettre en place une taskforce sur le règlement de la dette intérieure, composée d’une équipe disciplinaire de tout premier plan. Sa mission : réaliser un contre-audit sur la base d’une méthodologie plus poussée et rigoureuse avec notamment des contrôles sur place et non seulement sur pièces comme s’est contenté de le faire le FMI (lire notre article).

Ses conclusions provisoires sont éloquentes. De fait, Et pour cause, c’est un vaste système de détournement de fonds publics que les auditeurs gabonais ont mis à jour, alimenté par des surfacturations, de nombreuses entorses aux règles de passation des marchés publics, d’absence totale ou partielle de contreparties réelles, etc.

« Qu’on se le dise sans détour, c’est un scandale financier de grande ampleur auquel nous venons d’échapper », a réagi dimanche 11 octobre sur sa page Facebook Marc Tchango qui a été tout récemment nommé conseiller spécial à la Présidence de la République.

Pour Marc Logan Tchango, à travers leurs réclamations injustifiées, les entreprises dont la liste n’a à ce jour pas été rendue publique ont « tenté de voler l’État, et ainsi, d’abuser du contribuable gabonais ». Et de soutenir que « nous devons faire de la transparence et de la lutte contre l’impunité les deux bras de la gouvernance au Gabon ».

Selon lui, la taskforce « porte le témoignage de la volonté des plus hautes autorités du pays de rationaliser la gestion des deniers publics et de lutter contre la gabegie financière sous toutes ses formes (…) Ses efforts doivent (donc) se poursuivre pour faire advenir dans notre pays une mentalité axée sur la rigueur et l’intransigeance dans la gestion des affaires de la cité ».

Une nécessité à l’heure où les conséquences économiques et budgétaires de la pandémie de Covid-19 imposent une gestion encore plus rigoureuse des deniers publics.