Cette semaine, Didier Lespinas, qui préside la délégation des conseillers du commerce extérieur de France (CCEF), a été reçu par le ministre de l’économie gabonais afin d’échanger sur la situation des entreprises françaises dans le pays.
Pour le ministre Régis Immongault, cet entretien, qui s’est déroulé, le mercredi 7 mars 2018, a été « l’occasion de faire le point sur l’actualité économique et financière du pays et de repréciser les choses ». Comprendre, dissiper les malentendus suite au retrait de la concession détenue par Veolia en matière de distribution d’eau et d’électricité.
Et le ministre de préciser que « les relations entre l’Etat gabonais et Veolia ne concernent pas tous les opérateurs économiques ». Autrement dit, qu’il fallait se garder de toute généralisation, comme a tenté de le faire Veolia dans sa stratégie de communication. Sans succès.
Pas facile de défendre Veolia, même pour les entreprises françaises
« Veolia n’a pas eu le soutien escompté ni de la part des entreprises françaises, ni même des pouvoirs publics », indique un chef d’entreprise français installé de longue date au Gabon. « Il faut dire que Veolia a cristallisé la colère des populations en raison de sa mauvaise qualité de service en matière de fourniture d’eau et d’électricité. Pas facile, dans ces conditions de défendre cette entreprise, fût-elle française », explique-t-il.
Une opinion partagée par la très grande majorité des membres du Conseil du commerce extérieur de la France. A demi-mots, son président, Didier Lespinas, a même désavoué Veolia. Au sortir de son rendez-vous avec le ministre gabonais de l’Economie, ce dernier a reconnu que « l’opération de réquisition de Veolia […] a entraîné pas mal de bruits dans la presse […] qui n’étaient d’ailleurs pas toujours fondés. »
Une manière indirecte mais explicite pour les conseillers du commerce extérieurs français au Gabon de de désolidariser du groupe Veolia.