[Analyse] Pourquoi le Gabon se dote d’une direction générale des mines et de la géologie

Le ministre gabonais du Pétrole et des Mines, Vincent de Paul Massassa © DR

Le pays, qui figure parmi les tout premiers producteurs mondiaux de manganèse et qui entend relancer sa production aurifère, affiche de grandes ambitions dans ce secteur, stratégique dans sa politique de diversification économique. 

Lors du conseil des ministres du vendredi 31 janvier, entre autres mesures, un projet de décret portant création d’une direction générale des mines et de la géologie a été adopté. Une initiative qui s’inscrit dans le cadre de la réorganisation du ministère chargé des Mines, rappelle le communiqué final sanctionnant le conseil des ministres (lire notre article).

Suite au lancement de l’opération anti-corruption Scorpion en novembre dernier, le portefeuille des mines, auparavant dans le giron du ministre de l’Energie, avait été rattaché au ministère de Pétrole et dévolu à Vincent de Paul Massassa. Quant à la direction de la Société équatoriale des mines, elle avait changé de main pour être confiée à David Ossibadjouo.

Le décret adopté hier confère à la nouvelle direction générale des mines et de la géologie l’exécution de la politique du gouvernement en matière de géologie, de recherche minière et d’exploitation des mines et des carrières. Les choses sont donc bien distinctes désormais entre le ministère qui fixe les grandes orientations et prend les décisions et la DGMG qui les exécute, confie un haut fonctionnaire.

Cette nouvelle direction générale sera ainsi chargée d’élaborer toutes mesures, tous plans et programmes relatifs aux activités de géologie ; d’instruire les dossiers relatifs aux permis de recherche et aux autorisations des activités minières ; de participer aux négociations relatives aux conventions des activités minières ; d’élaborer la réglementation minière et de veiller à son application ; de suivre la coopération avec les organismes nationaux et internationaux du secteur minier ; ainsi que de veiller au respect des normes d’hygiène, de santé, de sécurité et d’environnement relatives aux activités de géologie et de recherche de sources minérales.

Objectif : diversifier l’économie et créer des emplois

Si le Gabon muscle son dispositif dans le secteur minier, c’est qu’il nourrit en la matière de grandes ambitions. Si le pays entend relancer sa production d’or (lire notre article), le secteur minier reste encore principalement orienté vers l’exploitation du manganèse. Dans l’ensemble, le secteur représente aujourd’hui 6 % du PIB, 6 % des exportations du pays et 3 % environ de l‘emploi privé.

« Dans sa stratégie de développement qui repose sur une plus grande diversification économique, le Gabon peut compter au premier chef sur son secteur minier qui recèle un potentiel de création d’emplois non négligeable », confirme un analyste, spécialiste des matières premières. D’où la volonté du Gabon de renforcer son dispositif opérationnel dans ce secteur afin notamment de tirer pleinement partie du nouveau code minier, promulgué le 11 juin 2019, qui clarifie les règles de l’exploitation minière et donne un cadre plus stable aux investisseurs.