Ali Bongo Ondimba, Jessye Ella Ekogha, Michel-Philippe Nze, Pierre-Alain Mounguengui, Guy Nzouba-Ndama, Elodie Meyrianne et Dominique Blanc… Les tops et les flops cette semaine au Gabon

Ali Bongo Ondimba samedi 23 avril 2022 au Jardin botanique de Libreville pour la clôture des festivités en différé du 54ème anniversaire du Parti démocratique gabonais © Facebook/PDG Gabon

Qui s’est positivement distingué cette semaine au Gabon ? Qui s’est, à l’inverse, négativement illustré ? Nous avons sondé une trentaine de personnalités de toutes sensibilités, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Voici leur réponse.

LES TOPS

Ali Bongo Ondimba. Le président de la République a reçu mercredi un accueil triomphal dans l’Ogooué-Ivindo où il est parti inspecté les manœuvres médico-militaires (lire notre article). Trois jours plus tard, à l’occasion de la clôture des célébrations du 54ème anniversaire en différé du Parti démocratique gabonais dans l’Estuaire au Jardin botanique de Libreville, il a été très longuement ovationné par les militants qui lui ont demandé avec insistance d’annoncer sa candidature à l’élection présidentielle de 2023 (lire notre article).

Jessye Ella Ekogha. Après une première édition réussie en mai 2020, le porte-parole du président Ali Bongo Ondimba et membre du Bureau politique du PDG a récidivé en organisant vendredi et samedi une nouvelle caravane médicale à Bitam (lire notre article). Résultat : plus de 8 000 actes médicaux gratuits réalisés en 48 heures, des dizaines de milliers de médicaments et un millier de moustiquaires imprégnées distribués (lire notre article). Une initiative remarquable (et remarquée !) qui mériterait de faire des émules ailleurs dans le pays (lire notre article).

Michel-Philippe NzeSuite à la publication d’une tribune controversée parue sous pseudonyme (en réalité rédigée par l’opposant Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi) sur le site internet pro-opposition Gabon Review sous le titre « Appels à la candidature d’Ali Bongo : Cynisme et irresponsabilité », le secrétaire général adjoint 2 du Parti démocratique gabonais (PDG, majorité) a répliqué en rédigeant une « contre-tribune » savoureuse intitulée : « Tribune contre les appels à candidature du président Ali Bongo Ondimba partout au Gabon : bovarisme et inanité ». La plume est acérée, le propos ciselé, et l’ironie parfaitement maitrisée. Un régal de lecture (lire cette tribune).

LES FLOPS

Pierre-Alain Mounguengui. Après avoir été auditionné jeudi par la Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire (DGCISM), le président de la Fedération gabonaise de football (Fegafoot), fraichement réélu, a été placé en garde à vue. Gravement mis en cause par Serge Ahmed Mombo, l’ancien patron de la ligue de football de l’Estuaire, directement mis en cause dans ce dossier (lire notre article), Mounguengui risque au minimum trois ans de prison ferme pour avoir fermé les yeux pendant des années sur les multiples actes de pédophilie au sein du football gabonais (lire notre article).

Guy Nzouba-NdamaAprès les démissions le 9 mars dernier de Jean Norbert Diramba, l’ancien maire de Mouila, et de Jean Pierre Doukaga Kassa, le député du 1er arrondissement de Tchibanga, deux figures du parti nommés au gouvernement (lire notre article), et celle quelques jours plus tôt de Maxime Ondimba, ancien maire de la commune de Medouneu, nommé au Haut-commissaire de la République, au tour cette semaine de Vincent Ella Menie, secrétaire général des Démocrates d’en claquer la porte (lire notre article). A ce rythme-là, il ne restera bientôt plus rien du parti dirigé par l’ancien président de l’Assemblée nationale.

Elodie Meyrianne et Dominique Blanc. Ces deux juges français ont fait cette semaine la une de l’actualité. La première est chargée de l’enquête sur les conditions d’incarcération (au Gabon !) de l’ancien directeur de cabinet de la Présidence, Brice Laccruche Alihanga (lire notre article) ; le second instruit l’affaire (remontant au siècle dernier !) dite des « biens mal acquis » en France par des ressortissants gabonais. Dans les deux cas, vu du Gabon et plus généralement d’Afrique, ces deux procédures apparaissent comme des anachronismes aux relents néo-colonialistes, la Justice de l’ex-puissance coloniale s’autorisant à connaître d’affaires dont on peine à voir en quoi elle la regarde et sans se soucier, au passage, du respect de la souveraineté de l’Etat gabonais.