Depuis hier, lundi 26 mars 2018, le directeur du département Afrique du FMI, Abebe Aemro Sélassié, est à Libreville. Une visite de « routine », durant laquelle seront abordées les questions liées au suivi de l’accord élargi au titre du Mécanisme élargi de crédit (MEDC) signé en juin 2017 entre l’Etat gabonais et le FMI.
En effet, le 19 juin 2017, le Conseil d’administration du FMI avait approuvé un accord triennal élargi de 642 millions de dollars, au titre du MEDC en faveur du Gabon pour appuyer le programme de relance de l’économie (PRE) à moyen terme adopté par les autorités gabonaises.
Le 21 décembre 2017, le Conseil d’administration du FMI avait approuvé le décaissement de 101,1 millions de dollars en faveur du Gabon. Les décaissements restants s’étaleront sur la durée du programme et seront subordonnés à des revues semestrielles.
Une source interne au sein du FMI confie que « le temps est au beau fixe. Nos relations entre notre institution et l’Etat gabonais sont fluides et constructives. Nous avons des interlocuteurs de bon niveau, au sein du gouvernement mais aussi – ce qui est important pour nous – à la présidence », en référence à Brice Laccruche Alihanga, le directeur de cabinet du président de la République Ali Bongo Ondimba, passé par le cabinet de renommée internationale, PricewaterhouseCoopers, est réputé très à l’aise sur les sujets économiques et financiers. « Tout se passe comme nous le souhaitions », dit-il.
Une manière sans doute de faire référence, sans en parler, à l’épisode de la « fakenews » sur la prétendue menace de retrait du soutien du FMI au Gabon suite à la mise en place du Club de Libreville. Une « cabale médiatique » que les médias gabonais ont rapidement attribué au ministère du Budget.
Ironie de l’histoire, Abebe Aemro Sélassié – accompagné pour l’occasion de Marcos Poplawski, le représentant résident du FMI au Gabon – a été reçu hier en audience par Régis Immongault, le ministre de l’Economie (notre photo), mais aussi par… Jean Fidèle Otandault, le ministre d’Etat en charge du Budget et des Comptes publics. Les deux hommes ont-ils évoqué ensemble la fausse rumeur qui s’est propagée il y a quelques jours ? Peut-être pas mais sans doute celle-ci était-elle bien présente dans l’esprit de chacun des protagonistes.