Une première depuis cinq ans au Gabon : la signature d’un nouveau contrat d’exploration de gisement de pétrole

Le ministre gabonais du Pétrole, Noël Mboumba, ce vendredi 2 août, lors de la cérémonie de signature du premier contrat pétrolier depuis 2014 avec le groupe malaisien Petronas © DR

Ce vendredi 2 août, la compagnie malaisienne Petronas a été la première, depuis 2014, à signer un accord pour deux nouveaux permis pétroliers. D’autres accords du même type devraient être conclus prochainement. Le pays a récemment mis en vente 35 blocs pétroliers.

Les opérateurs pétroliers s’étaient détournés du pays en raison de la chute des cours mondiaux du prix du brut, mais aussi à cause de l’adoption en 2014 d’un nouveau code des hydrocarbures jugé trop contraignant et peu favorable aux investisseurs. Mais c’est désormais de l’histoire ancienne. Un nouveau code des hydrocarbures, élaboré en concertation avec le FMI, a été promulgué il y a une quinzaine de jours.

Ses effets n’ont pas tardé à se faire ressentir. Alors que rien n’avait été conclu depuis 2014, la compagnie malaisienne Petronas, qui vient d’effectuer une découverte très prometteuse, a signé cette semaine un accord pour deux nouveaux permis pétroliers.

Un événement dans ce pays pétrolier, salué par le ministre du Pétrole, Noel Mboumba. « L’ancien code [des hydrocarbures] n’était pas assez attractif d’un point de vue fiscal et d’un point de vue économique. Il a été un frein pour le développement de notre bassin sédimentaire. Petronas attendait la promulgation de ce nouveau code pour pouvoir signer le Cepp [Contrat d’exploration et de partage de production] », a expliqué celui qui a été fraîchement nommé, le 13 juin dernier.

Cette signature pourrait en appeler d’autres. « Grâce à la découverte réalisée sur le Permis Bouji, nous avons espoir qu’il y ait du potentiel sur les nouveaux blocs (…) », a commenté de son côté le responsable de la stratégie chez Pétronas, la société malaisienne implantée au Gabon depuis 2014, qui confesse que « Notre seconde motivation, c’est d’étendre nos actifs pétroliers dans ce pays ».

Au Gabon, la production pétrolière gabonaise a sensiblement chuté ces dernières années du fait d’un code des hydrocarbures inadapté, mais aussi en raison de l’effondrement des prix du baril (à près de 30 dollars le baril), qui sont remontés ces deux dernières années (à 70 dollars le baril) sans atteindre les pics des années 2010 (près de 140 dollars le baril).

Le ministre Mboumba se montre toutefois confiant pour l’avenir de la production pétrolière au Gabon. « Le potentiel au niveau de l’offshore profond et de l’offshore ultra-profond est réel au Gabon. Nous avons un espoir d’augmenter le niveau de notre production et donc le niveau de nos recettes », a-t-il indiqué. Le pays a de quoi espérer. Il a récemment mis en vente 35 blocs pétroliers.

Diversifier l’économie pour créer des emplois

Toutefois, si le Gabon compte sur les recettes pétrolières pour équilibrer son budget à court et moyen terme, en limitant le recours à l’endettement, l’une de ses priorités, il ne compte pas sur ce secteur pour relever son principal défi : la création d’emplois.

Le secteur pétrolier est en effet très intensif en capital mais peu créateur d’emplois. En outre, faute de raffiner sur place les produits pétroliers, la valeur ajoutée créée localement est relativement faible.

Raisons pour lesquelles le Gabon a entrepris ces dernières années d’approfondir son économie, autrement dit de la diversifier, dans des secteurs porteurs en termes d’emplois. Le pays mise notamment sur le développement de l’agriculture ou encore du tourisme, ainsi que sur une industrie de services haut-de-gamme (finances, numérique…) ou encore sur la transition écologique.

A noter toutefois qu’au Gabon, la contribution du secteur pétrolier sur le reste de l’économie est l’une des plus fortes sur le continent africain. Pour une raison essentiellement. Le pays est l’un des rares en Afrique à avoir su développer de manière relativement significative son secteur para-pétrolier.