Tournée de Brice Laccruche Alihanga dans la Ngounié : Après Jean-Fidèle Otandault, au tour d’un autre proche de Maixent Accrombessi, Yves-Fernand Mamfoumbi, de se rallier au directeur de cabinet d’Ali Bongo

Yves-Fernand Mamfoumbi à Ndendé (Ngounié) jeudi 19 septembre © DR

Le bras droit du chef de l’Etat gabonais poursuit sa tournée dans la Ngounié, une province du sud du pays, dont l’un des leaders politiques est Yves Fernand Mamfoumbi, très proche de l’ex-dir cab du chef de l’Etat, Maixent Accrombessi. Hier, Mamfoumbi a déroulé le tapis rouge pour accueillir Laccruche Alihanga. 

La tournée de Brice Laccruche Alihanga en province, débutée en juin dernier (Haut-Ogooué) et poursuivie en septembre (Nyanga, Moyen-Ogooué, Woleu-Ntem, Ogooué-Maritime et actuellement dans la Ngounié), ne sert pas seulement à délivrer la parole du chef de l’Etat aux populations, ni même exclusivement à recueillir leurs doléances. Elle a aussi vocation à resserrer les rangs au sein de la majorité dont la discipline s’était quelque peu relâchée en début d’année avec les soucis de santé, désormais oubliés, du président Ali Bongo Ondimba.

De ce point de vue tout particulièrement, la tournée de son directeur de cabinet est un franc succès. Ce jeudi 19 septembre l’a une nouvelle fois démontré. A l’occasion de sa venue dans la Ngounié, M. Laccruche Alihanga, qui était accompagné notamment du ministre de l’Agriculture, Biendi Maganga Moussavou, le fils de l’ex-vice-président limogé en mai dernier, a reçu un accueil particulièrement chaleureux de la part d’un des patrons de la province, Yves-Fernand Mamfoumbi.

Après Otandault dans l’Ogooué-Maritime, Mamfoumbi dans la Ngounié

Lors d’un meeting à Ndendé, le chef de file du mouvement la Ngounié forte a réaffirmé son entier soutien au président Ali Bongo Ondimba et n’a pas tari d’éloges au sujet de son directeur de cabinet. « Tu es dans la Ngounié chez toi », lui a-t-il lancé devant la foule.

C’est là un soutien politique de poids. Yves-Fernand Mamfoumbi est un des poids lourds de cette province du sud du pays. Surtout, c’est un proche de l’un des prédécesseurs de Brice Laccruche Alihanga, Maixent Accrombessi. Les deux hommes, dont les relations ont pu être tendus par le passé, se sont réconciliés.

Les proches de Maixent Accrombessi ont ainsi fini par se rallier un à un à Brice Laccruche Alihanga. En début de semaine, lors de la venue du « dir cab » à Port-Gentil, le ministre de la Promotion des investissements, Jean-Fidèle Otandault, intime d’Accrombessi, n’a pas ménagé ses efforts pour mobiliser les Portgentillois. Il en fut de même hier à Ndendé pour Yves-Fernand Mamfoumbi.

Jamais le PDG n’a été aussi uni

Ces ralliements s’inscrivent dans un cadre plus large. Ces dernières semaines en effet, le Parti Démocratique Gabonais (au pouvoir) a entrepris de resserrer ses rangs. Plusieurs personnalités, qui étaient données partantes il y a semaines encore, ont finalement choisi de rester au sein de la majorité. C’est le cas notamment de l’ex-premier ministre Emmanuel Issozé Ngondet (lire notre article), de l’ancien ministre du Pétrole, Etienne Dieudonné Ngoubou, de l’ex-ministre de l’Eau et de l’Energie, Patrick Eyogo Edzang (lire notre article) ou encore du président du Centre des Libéraux Réformateurs, Jean Boniface Asselé (lire notre article).

« Jamais dans la période récente, le PDG n’a été aussi uni. Il faut dire que sa victoire aux élections générales y a beaucoup aidé. Et maintenant que l’hypothèque sur la santé du président Ali Bongo est levée, tous les voyants sont au vert pour le parti au pouvoir », commente ce professeur en science politique de l’Université Omar Bongo de Libreville. « Il est vrai que la contestation en interne, qui a pu être vive par le passé, est aujourd’hui réduite à son étiage le plus bas », reconnait un responsable de la formation au pouvoir.

La situation actuelle du PDG tranche avec celle de l’opposition. Laminée lors des dernières élections générales en octobre 2018, celle-ci est divisée en de multiples chapelles. Ses principaux leaders, lancés dans une course au leadership dans la perspective de l’élection présidentielle de 2023, ont le plus grand mal à se rendre audibles.