Libreville semble définitivement retrouver les bonnes grâces des bailleurs de fonds internationaux. Le FMI va prochainement verser dans ses caisses 99 millions de dollars.
Le 19 décembre dernier, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un nouveau décaissement de 99 millions de dollars pour le Gabon qui avait conclu avec cette institution financière le 19 juin 2017 un accord triennal débouchant sur un prêt d’un montant de 642 millions de dollars (lire notre précédent article à ce sujet).
Dans un communiqué, le FMI s’est dit satisfait de la bonne exécution du programme conclu avec le pays, tout en soulignant que l’économie se porte mieux. Le fonds table en effet pour 2019 sur une croissance solide, de l’ordre de 5,5 %, dans le pays.
Au Gabon, la nouvelle est accueillie avec satisfaction par les autorités. Un haut cadre du ministère du Budget, cité par RFI, a indiqué que l’enveloppe de près de 60 milliards de francs CFA (90 millions d’euros) que le Fonds monétaire international (FMI) débloquera dans les tout prochains jours n’est pas l’unique raison qui réjouit le gouvernement gabonais.
Enjeu de crédibilité
Le principal bénéfice du soutien renouvelé du FMI au Gabon est d’augmenter la crédibilité du pays auprès des investisseurs et des bailleurs de fonds internationaux. « Le soutien renouvelé du FMI au Gabon est un signal puissant envoyé à la communauté des investisseurs. C’est de nature à les rassurer sur la qualité de la signature du pays, ce qui lui permet de bénéficier de prêts plus importants à de meilleures conditions et d’attirer davantage les investisseurs », explique ce chef économiste Afrique au sein d’une grande banque européenne.
Toutefois, le FMI demande à Libreville de ne pas s’endormir sur ses lauriers et l’encourage à aller plus loin. A court terme, les autorités gabonaises sont invitées à liquider trois banques boiteuses, poursuivre l’assainissement des finances publiques et accroître les recettes non-pétrolières. A plus longue échéance, le FMI encourage le Gabon à opérer des réformes cruciales pour réaliser une croissance vigoureuse et durable.
Message reçu cinq sur cinq à Libreville. « Pour le Gabon, le soutien renouvelé du FMI est un encouragement à poursuivre et accélérer les réformes, celle de l’Etat et des finances publiques, comme nous l’avons fait en 2018, mais également celles de l’éducation et de la formation, de l’emploi ou encore de la compétitivité de notre économie et de l’attractivité des investissements », a indiqué sur sa page Facebook le directeur de cabinet du président gabonais Ali Bongo Ondimba, Brice Laccruche Alihanga.