« Si les réformes sont poursuivies, le Gabon figurera à moyen terme parmi les économies les plus dynamiques en Afrique » (FMI)

Ali Bongo Ondimba recevant mercredi 2 octobre 2019 à Libreville la délégation du FMI © DR

« Les autorités gabonaises et l’équipe du FMI ont réalisé des avancées significatives dans les discussions en matière de politiques et des réformes nécessaires pour parvenir à la conclusion des quatrième et cinquième revues de l’accord élargi en faveur du Gabon au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC) », indique un communiqué du FMI publié vendredi 11 octobre.

Très satisfait. C’est ainsi qu’on peut résumer le sentiment général des équipes du Fonds monétaire international alors que le prêt de 642 millions d’euros qu’il a accordé au Gabon en juin 2017 dans le cadre d’un accord triennal arrivera à son terme en milieu d’année prochaine.

C’est à l’issue du séjour d’une équipe des services du FMI, dirigée par Boileau Loko, du 27 septembre au 9 octobre 2019 à Libreville, destiné à mener les entretiens relatifs aux consultations au titre de l’article IV et les quatrième et cinquième revues de l’accord élargi en faveur du Gabon au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC), qu’un communiqué, très enthousiaste, parfois élogieux, a été publié par l’Institution de Bretton Woods.

Enthousiasme du FMI

« Les services du FMI ont salué les efforts des autorités dans la cadre de la mise en œuvre du mécanisme élargi de crédit (MEDC) », note celui-ci, ajoutant que « la plupart des cibles fixées pour fin juin 2019 ont été atteintes et la majorité des repères structurels ont été mis en œuvre, bien qu’avec certains retards ».

« La mission a encouragé les autorités à rapidement finaliser l’audit de la dette interne et à soumettre dès que possible au Parlement la loi sur l’harmonisation du statut des entreprises publiques », poursuit le communiqué qui indique par ailleurs que « la mission a aussi échangé avec le gouvernement sur le budget 2020 qui, conformément aux objectifs des autorités, vise à accroître davantage les recettes non pétrolières, à maîtriser les dépenses non prioritaires et à améliorer la composition des dépenses publiques afin de créer de l’espace pour les dépenses sociales et les dépenses d’investissement»

« Les discussions seront finalisées à Washington D.C. en marge des prochaines réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale », indique le communiqué du FMI. « Une formalité », relève-t-on du côté de l’Institution multilatérale d’autant que sur les 642 millions d’euros de prêt convenus, 396 ont d’ores et déjà été décaissés.

Redressement durable de l’économie

Le FMI note, par ailleurs, le redressement de l’économie gabonaise. « L’activité économique a redémarré, avec un taux de croissance qui devrait atteindre 3.4 % cette année contre 0.8 % en 2018 notamment en raison d’une bonne performance dans les secteurs pétrolier, minier et du bois. L’inflation est restée sous contrôle, à 1 % (en glissement annuel) en juillet 2019. L’amélioration du niveau des recettes internes et la meilleure maitrise des dépenses de fonctionnement ont permis de réduire sensiblement le déficit budgétaire non pétrolier de 11 % du PIB hors pétrole en 2016 à 7.6 % en 2018. Sur la même période, le compte courant extérieur s’est amélioré et la dette publique a diminué de presque 3.5 % du PIB », relève avec satisfaction le Fonds monétaire international.

« Les perspectives économiques restent favorables avec une croissance qui devrait augmenter graduellement pour atteindre 4 % dans le moyen terme (…) La priorité reste de générer une croissance hors pétrole plus forte, soutenable et plus inclusive », conclut l’Institution de Bretton Woods.

« Si les efforts en matière de réforme sont poursuivis, le pays figurera à moyen terme parmi les plus dynamiques du continent africain »

Ces deux dernières années, le Gabon a mis en oeuvre des réformes d’une ampleur inédite, prises en modèle ailleurs en Afrique, visant à réformer l’Etat, rééquilibrer les finances publiques en réduisant la dette et les déficits, revoir en profondeur le système de formation pour privilégier l’enseignement technique et professionnel, améliorer l’environnement des affaires pour attirer les investisseurs (règlement de la dette vis-à-vis des entreprises, adoption d’un nouveau code pénal très sévère contre les infractions relatives à la corruption, ainsi que d’un nouveau code des Hydrocarbures, etc.).

« Depuis 2018, on sent une vraie inflexion. Le Gabon est sur une bonne trajectoire. Si les efforts en matière de réforme sont poursuivis, le pays figurera parmi les plus dynamiques du continent africain car il dispose de nombreux atouts », commente un économiste travaillant au sein du département Afrique centrale du FMI.