Route, santé, formation, logement, agriculture… Le Gabon lance un emprunt obligataire de 100 milliards de francs CFA sur le marché de la Cemac pour financer des projets structurants

C'est le groupe marocain Attijari Bank, via sa filiale Attijari Securities Central Africa, qui sera le chef de file de cette opération de levée de fonds pour le compte du Gabon © DR

Le 20 septembre dernier, l’État gabonais a lancé un nouvel emprunt obligataire de 100 milliards de francs CFA sur le marché financier de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Des fonds destinés au financement de plusieurs projets structurants pour le développement du pays.

Lancé le 20 septembre dernier, cet appel public à l’épargne court jusqu’au 2 octobre 2019. « L’emprunt obligataire est rémunéré au taux annuel de 6,25 % sur une maturité de cinq ans, dont un différé d’amortissement d’un an », indique le prospectus relatif à cette opération.

L’Etat gabonais, qui a entrepris l’année dernière, une réforme sans précédent de la structure de ses finances publiques (réduction de sa dette, suppression progressive des déficits, rééquilibrage des dépenses de fonctionnement au profit des dépenses d’investissement, etc.), consacrera le montant levé, non pas à des dépenses de fonctionnement (train de vie de l’Etat, traitement des fonctionnaires…) mais à des projets structurants pour son développement qui relèvent de dépenses d’investissement : routes (16,1 % des 100 milliards empruntés), santé (14 %), logements et équipements collectifs (18 %) mais aussi éducation, formation professionnelle, agriculture et développement durable.

Selon le journal L’Économie dans son édition du 24 septembre, 0,3 % des 100 milliards seront consacrés à l’accès aux services de base et au renforcement des capacités des services ruraux ; 4 % iront à l’équipement des hôpitaux provinciaux ; 0,8 % à l’acquisition de pompes hydrauliques ; 1,5 % à l’appui à l’employabilité des jeunes Gabonais ; enfin, un montant équivalent sera affecté à la réhabilitation des palais de Léon Mba et Omar Bongo.

« Il est fini le temps où le Gabon empruntait pour financer des éléphants blancs (des dépenses somptuaires, NDLR. Désormais, les fonds levés sur les marchés doivent servir au financement des dépenses d’investissement avec un haut niveau exigé en termes de rendement sur le plan économico-social », explique un analyste, spécialiste de l’Afrique au sein du département marchés émergents à la Société générale, une grande banque française implantée sur le continent africain.

C’est Attijari Securities Central Africa (ASCA) qui sera le chef de file de cette opération, dont le syndicat de placement est composé de la BICIG et de BGFIBourse, de SCB Cameroun, de l’Union gabonaise de banque, du Crédit du Congo, d’Afriland First Bank et d’UBA Cameroun.