Le reproche de Jean Ping à Jean Eyeghe Ndong : « les partisans d’Ali Bongo réunissent 10 000 personnes. Et nous, nous ne sommes pas capables d’en réunir plus de 100 »

Entre Jean Ping (à droite) et Jean Eyeghe Ndong (à gauche), la tension est désormais palpable © DR

Alors que l’AJEV a réuni hier 12 000 personnes au Palais des sports de Libreville pour une prière collective consacrée au président gabonais, l’opposition ne parvient pas à mobiliser les Gabonais. 

Samedi dernier, à l’occasion d’une rencontre avec quelques uns de ses militants dans le quartier Nkembo, Jean Eyeghe Ndong, l’un des lieutenants de Jean Ping, avait promis de mobiliser les Gabonais aux quatre coins du pays à compter de cette semaine (lire à ce sujet notre précédent article). Or, la semaine s’est écoulée, et aucun rassemblement n’a eu lieu. Un véritable affront pour Jean Ping qui espérait, il y a encore quelques jours, profiter de l’hospitalisation d’Ali Bongo pour tenter de se remettre en selle.

Las, les choses ont tourné à l’aigre. Il est vrai que, dès le départ, l’affaire était mal emmanchée. Lors de sa déclaration au peuple gabonais, le 3 novembre dernier, aucun des grands leaders de l’opposition n’était présent et aucun d’entre eux n’a répondu positivement à son appel à l’union nationale. Quant au meeting de l’opposition le 23 novembre dernier au carrefour Rio dans le deuxième arrondissement de Libreville, il n’a réuni que 80 personnes environ.

Hier, Jean Ping, lors d’un échange téléphonique avec Jean Eyeghe Ndong, celui-la même qui avait promis de mobiliser les Gabonais dans les rues samedi dernier, n’a pu cacher son agacement.

« Les partisans d’Ali Bongo réunissent 10 000 personnes. Et nous, nous ne sommes même pas capables d’en réunir plus de 100 », a fulminé le leader de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR), reprochant à demi-mot à l’ex-premier ministre, aujourd’hui sénateur, son manque d’initiative. Dans l’entourage de ce dernier, on soutient qu’il est injuste de faire porter la responsabilité de cet échec sur ses épaules. « La responsabilité est forcément collective », fait-on valoir.

Ce vendredi 30 novembre, l’Association des Jeunes Émergents Volontaires (AJEV) a organisé une prière œcuménique en faveur du retour rapide d’Ali Bongo au Gabon. Plus de 12 000 personnes y ont participé.