Reportage : « Au Gabon, les efforts de conservation ont permis de faire croître en dix ans la population des éléphants de forêt, une espèce menacée »

Le Gabon accueille 60 % à 70 % des éléphants de forêt au monde © DR

Avec une couverture forestière de 85 %, le Gabon, pays modèle en matière de protection des forêts et de sa biodiversité, compte désormais 95.000 individus de cette sous-espèce des éléphants d’Afrique. Alors que « l’espèce reste en danger critique d’extinction (…), les efforts de conservation ont permis de faire croître cette population en dix ans », écrit le grand quotidien français Le Figaro dans un reportage paru ce mardi 11 octobre. En voici un extrait.

« Dans les treize parcs nationaux du Gabon, ce majestueux animal est devenu l’une des fiertés nationales. Ce petit pays d’Afrique centrale, peuplé d’un peu plus de 2 millions d’habitants, recouvert à 85 % de forêts pour une superficie qui est la moitié de la France, est devenu une sorte de terre promise pour ces géants. Le Gabon concentre, à lui seul, «plus de 50 % de la population mondiale d’éléphants de forêt», ont estimé en 2021 les experts de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). «Nous accueillons 60 % à 70 % des éléphants de forêt au monde et 20 % parmi toutes les espèces. Avec 95.000 éléphants actuellement contre 60.000 en 2010, le nombre d’éléphants a augmenté ici de plus de 50 % ! », se félicite le Pr Lee White, ministre des Eaux et des Forêts, de l’Environnement et du Plan climat du Gabon depuis 2019. Le zoologiste britannique, devenu gabonais, avait dirigé auparavant pendant dix ans l’Agence nationale des parcs nationaux, où il a lutté contre le braconnage et a contribué à démanteler un trafic de kevazingo, une essence d’arbre protégée.

Même si l’éléphant reste convoité pour ses défenses, les mesures internationales contre le commerce illégal de l’ivoire commencent à porter leurs fruits. Le prix de l’ivoire a été divisé par cinq en Chine. Néanmoins, il y a un an, l’UICN a classé en « danger critique d’extinction » l’éléphant de forêt, une des trois espèces de pachydermes, aux côtés de ceux de la savane et des éléphants d’Asie. Car la population d’éléphants de forêt d’Afrique a fondu de 80 % depuis 1984, dont 62 % de chute entre 2002 et 2011. Certes, de grands troupeaux ont été repérés en Afrique du Sud, et la République démocratique du Congo fait des efforts pour les préserver, mais les populations d’éléphants de forêt ont chuté au Cameroun (70 % à 90 % de baisse en vingt ans) et en Côte d’Ivoire, où il en reste moins de 500.

La population d’éléphants au Gabon a progressé grâce à la mise en place d’une politique de protection, avec le soutien de bataillons de la gendarmerie et de l’armée. Cette lutte a été renforcée avec la création des parcs nationaux en 2002, puis l’embauche de gardes forestiers qui étaient 650 vers 2019 et plus de 800 actuellement. « Ces guides sont mieux payés que les infirmières du pays ! Mais ils n’ont pas le statut de paramilitaire ni celui de fonctionnaire », précise Omer Ntougou, conseiller du secrétaire exécutif de l’ANPN.

Par ailleurs, « des solutions inspirées par la nature » ont contribué à restaurer la qualité des parcs et l’habitat des animaux. La déforestation y est maîtrisée: la forêt est considérée comme un trésor national. En dix ans, l’interdiction de l’exportation de bois brut, au profit de produits transformés ou de meubles fabriqués dans le pays, va « conduire à multiplier par dix la valeur de la forêt et d’autant le nombre d’emplois créés dans le pays », indique Lee White. De plus, l’initiative portée par le Costa Rica et la France pour créer 30 % de terres et d’aires marines protégées a été anticipée par le Gabon. « L’initiative Gabon bleu, créée en 2013 par le président Ali Bongo Ondimba, a été un premier pas crucial », affirme Kristian Metcalfe, du Centre de conservation et d’écologie à l’université Exeter (Grande-Bretagne). De ce fait, la superficie des aires marines protégées a augmenté de moins de 1 % à 26 % dans le pays. Des progrès comparables sont promis pour les forêts, où 22 % du territoire seraient déjà protégés » […]

Lire ce reportage dans son intégralité sur le site du Figaro en cliquant sur ce lien.