Redressement des comptes publics au Gabon : la présidence de la République donne l’exemple

© Le Palais du Bord de mer, siège de la présidence de la République au Gabon.

Ali Bongo Ondimba a profité du dernier conseil des ministres, vendredi 29 juin, pour accélérer la mise en place des mesures destinées à redresser les comptes publics au Gabon. Un domaine dans lequel le chef de l’Etat entend montrer l’exemple. 

Le président gabonais l’a martelé, l’exemple doit venir d’en haut. « Les efforts à fournir doivent d’abord venir du sommet de l’Etat », a-t-il déclaré vendredi 29 juin aux 41 membres du gouvernement.

Joignant le geste à la parole, Ali Bongo Ondimba a annoncé une série de mesures additionnelles par rapport à celles préconisées par la task force sur les finances publiques, endossées par le gouvernement lors du précédent conseil des ministres.

Parmi celles-ci, la remise à disposition vers leurs administrations d’origine ou de la Direction générale des ressources humaines de 40 % du personnel qui jusqu’à présent officiait à la présidence de la République a sans doute été la plus commentée. « L’administration présidentielle était manifestement en surpoids. Ce sureffectif nuisait à la productivité des équipes du Palais du Bord de mer. Cette mesure aurait dû être prise depuis longtemps », explique un économiste.

Une disposition qui vient s’ajouter aux nombreuses autres déjà éventées, comme la réduction de près de moitié des établissements publics personnalisés et des agences publiques, ou les nombreuses mesures visant à réduire le train de vie de l’Etat (interdiction faite aux hauts fonctionnaires de voyager en classe affaires pour les déplacements en avion en dehors des membres du gouvernement et assimilés, le reste des voyages s’effectuant désormais en classe économique ; interdiction faite aux administrations et autres services publics d’acquérir des véhicules de plus de 30 millions FCfa ; etc.).

Ces mesures d’économie d’une ampleur inédite doivent permettre au Gabon de retrouver l’équilibre de ses comptes publics afin de dégager les marges de manœuvre nécessaires à la relance de l’économie et à la préservation du modèle social. Incontestablement, avec ce programme, une page se tourne. « Bien au-delà d’une simple réforme des finances publiques, ce qui est en cours, c’est une réforme profonde de l’Etat qui doit mener à un renouvellement du mode de gouvernance publique », indique notre économiste.