Rebond historique de 25 % du prix du baril de pétrole ce jeudi

Le président russe, Vladimir Poutine, et le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohamed ben Salman, pourraient bientôt enterrer la hache de guerre dans la guerre qu'ils se livrent sur le pétrole © DR

Le pétrole a connu sa plus forte hausse en un jour à New York ce jeudi. Le WTI, la référence américaine, a enregistré une hausse de 24,99 %, la plus forte depuis le début des échanges en 1983. Le baril de pétrole, qui était tombé à 20 dollars, s’échangeait hier en fin de journée à 25,46 dollars.

Est-ce la fin de la chute des cours du brut ? Plusieurs signes le laissent à penser.

Depuis le début de l’année, les prix ont chuté de près de 60 %. Ces derniers jours, les cours du pétrole ont été plombés par l’effet combiné de la crise du coronavirus, qui mine la demande, et de la guerre des prix que se livrent l’Arabie Saoudite et la Russie.

Mais le marché pourrait commencer à entrevoir une éclaircie.

Il y a d’abord eu les déclarations de Donald Trump, ce jeudi. Le président américain a affirmé vouloir trouver « un terrain d’entente » dans la guerre des prix. « C’est très dévastateur pour la Russie, car l’ensemble de l’économie est basée sur le pétrole, et ils font face au plus bas prix depuis des décennies », a-t-il déclaré, ajoutant : « je dirais que c’est très mauvais pour l’Arabie Saoudite également. Mais ils se battent, ils se battent sur le prix, ils se battent sur la production. Au moment opportun Je vais m’impliquer. »

Quant à l’Arabie Saoudite et la Russie, partenaires depuis 2016 via l’accord Opep+, qui se livrent depuis deux semaines une guerre des prix fratricide, annonçant vouloir inonder un marché du brut dont l’offre était déjà excédentaire et qui subit de plein fouet une baisse de la demande sous l’effet des mesures drastiques pour enrayer la pandémie de nouveau coronavirus, ils pourraient bientôt enterrer la hache de guerre.

La situation « ne devrait pas durer trop longtemps », a estimé jeudi Carlo Alberto De Casa, analyste commodities (matières premières, NDLR) chez ActivTrades, « car pour la Russie et l’Arabie saoudite, cette guerre du pétrole est préjudiciable et doit être résolue ».

Le vice-président de Lukoïl, Leonid Fedun, a d’ailleurs déclaré le même jour à la chaîne de télévision du quotidien russe RBK que les deux pays devaient reprendre les négociations pour stabiliser la situation sur le marché pétrolier. Selon lui, un baril à 25 dollars est pire qu’un « cauchemar » pour les sociétés pétrolières russes.

S’agissant enfin de la demande mondiale, elle devrait elle aussi bientôt repartir à la hausse. Après trois mois de confinement, la Chine, qui consomme pas moins de 10 % de la demande mondiale de brut (soit près de 14 millions de barils / jour) est en passe de vaincre l’épidémie de Covid-19. Ses usines rouvrent peu à peu.

Une bonne nouvelle pour les pays producteurs, au rang desquels figure le Gabon et ses quelque 200 000 barils extraits chaque jour de son sous-sol.