Qu’est-ce qui entrave réellement le développement du Gabon ? Réponse de Christian Kerangall

Christian Kerangall © DR

Première fortune du Gabon et troisième d’Afrique centrale selon le magazine Forbes, Christian Kerangall vient, à 73 ans, de publier « Mémoire en noir et blanc », un ouvrage à valeur de testament. A cette occasion, celui dont la parole publique est rarissime a accordé une interview au grand quotidien L’Union dans laquelle il pointe du doigt les pesanteurs politiques et administratives qui entravent l’efficacité de l’action publique au Gabon. Extrait. 

« Jusqu’à la CAN de football en 2012, j’ignorais tout du pouvoir et de son environnement. J’étais dans la facilité dans ma relation avec le chef de l’État, Omar Bongo Ondimba, et surtout, j’avais des courroies fiables de transmission pour lui faire part de mes analyses sur les sujets stratégiques, et lui savait où me trouver si besoin. Je n’étais qu’un agent économique. Pour moi le Chef était responsable de tout. Erreur fatale de jugement de ma part. Tout a changé pour moi quand je suis devenu Haut-Commissaire, avec les pouvoirs du chef de l’État, pour une mission difficile : la CAN 2012. Cela a commencé par la signature du décret de nomination… nous étions plus que dans l’urgence et la rédaction du décret a mis 4 mois, de novembre 2010 à février 2011, tant les turpitudes autour étaient fortes. J’ai été obligé de dire au président qu’à la Présidence le papier carbone ne reproduisait pas comme les originaux. Sa volonté forte de réussir a été le seul message qu’il m’a donné. Le décret intégrait cette volonté définie ensemble. Il l’a respectée sans faille et nous avons réussi. Donc, si nous appliquons avec rigueur, professionnalisme et patriotisme les plus hautes volontés, on réussit. Alors, ce qui est possible pour un événement exceptionnel par sa complexité, doit l’être aussi pour l’émergence de notre pays. Donc, après cette expérience, j’ai dû revoir mon jugement, le Chef n’était pas responsable de tout. Mais nous tous sommes responsables de tout, et en particulier ceux à qui une confiance et une autorité ont été données. »

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