Protestation de la famille Asselé devant la résidence privée d’Ali Bongo : « Au Gabon, l’intérêt général doit primer sur les intérêt familiaux »

La famille Asselé protestant devant la résidence privée d'Ali Bongo ce mercredi 24 juillet © Impression écran

Pour protester contre le limogeage de Nicole Asselé à son poste de directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale lors du conseil des ministres jeudi dernier, une vingtaine de membres de la famille Asselé-Dabany a improvisé un sit-in depuis ce matin devant la résidence privée d’Ali Bongo Ondimba à Akanda. Une initiative très critiquée par les Gabonais sur les réseaux sociaux. 

Nicole Asselé a été évincée de son poste de DG de la CNSS jeudi dernier (lire notre article). Son bilan laissait, il est vrai, à désirer. La Caisse accumule plus de 72 milliards de francs CFA de cotisations non-recouvertes (lire notre article). En outre, les retraités n’ont cessé de manifester leur mécontentement ces dernières semaines face à la mise en place de la trimestrialisation des pensions.

Bien trop pour Ali Bongo qui a décidé de placer l’année 2019 sous le sceau du social. Il a donc décidé de revoir complètement le management de la CNSS.

Jeudi 18 juillet, lors du conseil des ministres, le management de la Caisse a été complètement revu. Romaric Ghislain Youmou Mbodot a remplacé Nicole Christiane Asselé au poste de directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale par l’ancien secrétaire général de la Caisse. L’opposant modéré David Mbadinga a, lui, été nommé président du conseil d’administration de cette même Caisse.

Procédé d’un autre temps

Preuve que ce dossier est prioritaire pour Ali Bongo, il a reçu hier longuement en entretien le nouveau DG de la CNSS (lire notre article).

Pour les proches du chef de l’Etat, ce dernier a fait primer l’intérêt général sur les intérêts familiaux (Les Bongo et les Asselé sont parents). « Ce qui importe, c’est de redresser la CNSS. Ce qui prime, c’est la compétence. Romaric Ghislain Youmou Mbodot est quelqu’un de très compétent. On attend de lui des résultats (…) Personne ne doit rester à son poste s’il a échoué, même s’il peut se prévaloir de liens familiaux avec le président. C’est lui-même qui l’a décidé », souffle ce cinquantenaire.

Un point de vue partagé par l’un des membres du gouvernement. « L’enjeu pour le Gabon est trop important pour que le président recule face à ce genre de manifestations qui relèvent d’un procédé d’un autre temps qui donnent une mauvaise image à ceux qui en sont à les promoteurs. Les Gabonais veulent autre chose », affirme ce ministre qui en veut pour preuve le tombereau de critiques qu’a suscitée cette protestation familiale sur les réseaux sociaux. Autre temps, autre mœurs.