Le président du Gabon, qui est actuellement dans le Haut-Ogooué pour lancer le Fonds d’initiative départementale, en a profité pour prendre part à la cérémonie de remise des diplômes de la première promotion sortie de l’Ecole des mines et de métallurgie de Moanda. Un établissement-modèle dont les autorités entendent s’inspirer dans d’autres secteurs.
« L’Ecole des Mines et de la Métallurgie de Moanda représente, à nos yeux, un modèle de réussite. Elle a su répondre à la demande en formation exprimée dans un secteur aussi stratégique que celui de l’industrie minière, une des filières emblématiques du Gabon industriel », a déclaré le ministre de l’Enseignement supérieur, Guy Bertrand Mapangou, lors de la première cérémonie de remise des diplômes à l’Ecole des mines et de la métallurgie de Moanda (E3MG). Une cérémonie qui s’est déroulée ce samedi 21 avril dans l’après-midi en présence d’Ali Bongo, le chef de l’Etat gabonais qui est actuellement dans le Haut-Ogooué pour lancer le Fonds d’initiative départementale.
Un établissement exemplaire dans une filière économique prioritaire
Cette cérémonie est l’aboutissement de plusieurs années d’efforts de la part des autorités gabonaises qui souhaitaient « mettre en place un établissement exemplaire dans une filière économique prioritaire. » Retour en arrière. Le 11 septembre 2011, le chef de l’Etat gabonais annonce à l’occasion d’un conseil des ministres délocalisé dans la province du Haut-Ogooué, sa volonté de créer à Moanda une école des mines et de la métallurgie. Le 12 octobre 2012, les travaux de construction de cet établissement débutent. Ils sont cofinancés par l’Etat gabonais et le groupe Eramet, à travers sa filiale Comilog, pour un montant de 10 milliards de francs CFA. Le 6 juin 2016, Ali Bongo procède à son inauguration. Enfin, le 21 avril 2018, la première cérémonie de remise des diplômes a lieu.
Une « première promo », baptisée du nom de l’ancien directeur général délégué d’Elf Gabon et ancien président de l’Assemblée départementale de la Mpassa à Franceville, Jacques Libizangomo Joumas, qui compte 27 diplômés (dont cinq filles et un élève camerounais) sur 29 étudiants. Leur cursus académique aura duré au total 12 mois pour la filière licence professionnelle et 18 mois pour la filière ingénieur de spécialisation. A terme, l’objectif de l’Ecole est d’accueillir 120 étudiants qui se verront dispenser une formation pratique dans trois domaines : la prospection minière, l’extraction des minerais et la métallurgie.
L’E3MG, symbole de ce que souhaite faire les pouvoirs publics en matière d’enseignement supérieur au Gabon
Pour les autorités gabonaises et le chef de l’Etat en particulier, cette cérémonie de remise de diplômes est un événement important. Certes, elle vient couronner des années d’efforts. Mais surtout, elle symbolise à plusieurs titres ce que souhaite faire les pouvoirs publics en matière d’enseignement supérieur au Gabon. Autrement dit :
– multiplier les partenariats avec le secteur privé : l’Ecole des mines et de la métallurgie de Moanda est un symbole d’un partenariat public-privé exemplaire entre l’État gabonais, le groupe ERAMET et sa filiale COMILOG (qui, grâce au gisement de qu’elle exploite à Moanda, est le deuxième fournisseur de minerai de manganèse au niveau mondial avec 15 % de parts de marché). Ces PPP permettent au secteur privé de venir en soutien du secteur public en matière d’enseignement et de formation, ce qui permet d’augmenter la capacité de financement en ce domaine mais également de diversifier l’offre pédagogique.
– favoriser l’employabilité : en matière d’éducation, les PPP permettent de faire davantage correspondre l’offre de formation aux besoins réels sur le marché de l’emploi. Les étudiants de la première promo de l’Ecole des mines et de métallurgie de Moanda s’intégreront ainsi très rapidement au marché du travail car ils ont été formés dans des secteurs et sur des créneaux dans lesquels les besoins en main d’oeuvre sont importants.
– former dans des secteurs économiques prioritaires : Le Gabon compte plusieurs filières qui sont importantes pour son économie. C’est le cas notamment dans les mines, notamment dans le manganèse. Le pays entend donc faire un effort particulier pour développer la formation dans ces secteurs vitaux.
– former des Gabonais dans des métiers à forte valeur ajoutée : c’est un autre objectif des autorités du pays. Il s’agit de dispenser des formations de très haut niveau afin d’éviter d’avoir à recruter à l’extérieur les cerveaux dont le Gabon a besoin pour faire tourner son économie.
Pour le plus grand bonheur des premiers diplômés de l’E3MG. « C’est une vraie satisfaction et un vrai soulagement que de savoir qu’à la sortie de l’école, une fois le diplôme en poche, je ne tarderai pas à être recrutée », nous dit l’une des cinq filles à avoir été diplômée. Une réflexion qu’aimeraient sans doute se faire tous les jeunes qui usent actuellement les bancs de l’université au Gabon.