Pourquoi l’agence de notation financière Fitch Ratings relève la note souveraine du Gabon

Avec S&P et Moody's, Fitch Ratings est l'une des trois plus grandes agences de notation financière au monde © DR

Mardi 24 août, l’agence de notation financière Fitch Ratings, l’une des trois plus prestigieuses aux côtés de Standard & Poor’s et Moody’s, a publié un communiqué dans lequel elle annonce le relèvement de la note souveraine du Gabon à « B- » contre « CCC » en décembre dernier. Une excellente nouvelle pour le pays qui pourra se financer dans de meilleures conditions sur les marchés. En voici les raisons. 

« La mise à niveau reflète un récent assouplissement des pressions sur les liquidités en raison de la hausse des prix du pétrole et d’un nouveau programme du Fonds monétaire international. Cela reflète également notre attente que la situation budgétaire sous-jacente du Gabon s’améliore en raison d’un rebond des recettes non pétrolières, d’une réduction des dépenses liées à la pandémie et d’une restriction des autres dépenses courantes », explique l’agence.

C’est donc la combinaison de l’amélioration de l’environnement macro-économique et de la bonne gestion des finances publiques, reprises en main fin 2019 par une nouvelle équipe à la Présidence de la République, qui a incité Fitch Ratings a relever sa notation souveraine.

« Indéniable capacité » du Gabon à surmonter les effets de la crise liés à la Covid

Fitch prévoit un déficit budgétaire de l’ordre de  3,3% du PIB en 2021 contre 2,5 % en 2020 en raison d’une baisse attendue de la production pétrolière – Fitch prévoit une contraction de 14%, soit une moyenne de 185 000 barils par jour en 2021, après une modeste contraction de 1,2 % en 2020 en vertu des accords passés au sein de l’OPEP dont le Gabon est membre afin de soutenir les prix du baril -, d’une augmentation modérée des dépenses d’investissement et du budget lié à la pandémie.

Fitch, convaincu de « l’indéniable capacité » du pays à surmonter les effets de la crise économique liés à la Covid-19, estime les besoins de financement totaux du Gabon à 14 % du PIB en 2021 (d’où l’intérêt du relèvement de sa notation souveraine) et 7 % en 2022, soit une nette amélioration. Ces estimations incluent l’amortissement anticipé prévu de l’eurobond du pays venant à échéance en 2022-2024 via une nouvelle émission, dont une partie du produit sera utilisée au titre du financement budgétaire.