Pour le FMI, le Gabon est définitivement sorti de la crise grâce aux réformes

Christine Lagarde, la patronne du FMI. Son institution appuie les réformes inédites mises en oeuvre au Gabon @ DR

C’est ce qu’a déclaré le responsable de la mission du Fonds Monétaire International à l’issue d’une semaine au Gabon. Un satisfecit pour le gouvernement gabonais et un coup dur pour les syndicats qui ont vainement réclamé l’annulation de ces mesures.

Soulagés. C’est aujourd’hui le sentiment qui domine chez les dirigeants gabonais. Au terme d’une visite d’une semaine dans le pays, le Fonds monétaire internationale (FMI) a souligné, le 30 avril à Libreville, que le pays n’était plus en situation de crise, grâce aux efforts du gouvernement en vue de « stabiliser le cadre macroéconomique ».

Entamée le 24 avril, cette mission visait à faire le point sur l’exécution du programme économique du Gabon au 1er trimestre 2019. « Ce que l’on peut retenir, c’est que l’économie gabonaise se porte bien et beaucoup de progrès ont été réalisés », s’est réjoui Boileau Yeyinou Loko, qui a piloté cette mission du FMI.

Des réformes qui ont un effet d’accélération et d’amplification

De fait, les récentes mesures prises par le Gabon pour maîtriser ses dépenses publiques et réformer en profondeur l’Etat 5mise à la retraite systématique des agents et contractuels ayant atteint l’âge limite, suppression des doubles perceptions de rémunération par les agents publics, suppression des rémunérations des Présidents de conseil d’administrions (PCA) des établissements et sociétés publiques, réduction du nombre des agences, diminution du train de vie de l’Etat, etc.) commencent à porter leurs fruits. Le Produit intérieur brut (PIB) de 0,8% en 2017, est passé à 2,8 % en 2018 et est attendu à 3,9 % en 2019.

« Si les réformes mises en oeuvre ces derniers mois au Gabon n’expliquent pas elles-seules bien entendu le retour de la croissance qui reste tributaire des cours mondiaux des matières premières, en particulier du pétrole, elles ont en revanche un effet d’accélération et d’amplification », explique un économiste du FMI.

Pour les syndicats qui ont défilé hier à l’occasion du 1er mai et qui demandaient l’annulation des réformes, c’est un véritable coup dur. D’autant que l’institution monétaire a invité le Gabon à poursuivre ses efforts pour une croissance « soutenue et partagée ». Autant dire que le gouvernement ne lèvera pas le pied dans les prochains mois.

Soupe à la grimace pour les syndicats

« Avec nos collègues, nous sommes là pour continuer à travailler et permettre au Gabon d’avoir une croissance forte et partagée. Les populations doivent effectivement ressentir les fruits des efforts menés depuis deux à trois ans au Gabon», a prévenu Boileau Yeyinou Loko. Un message reçu 5 sur 5 par le gouvernement gabonais. « Le Gabon se porte bien. Toutefois, nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers. Nous devons plutôt redoubler d’efforts », a déclaré le ministre de l’Économie, Jean-Marie Ogandaga.

Le président Ali Bongo Ondimba l’a lui-même rappelé hier, à sa manière, dans un long post sur sa page Facebook. « Si le dialogue social doit être ouvert avec les syndicats, il faut qu’il soit constructif car le pays a encore besoin de vraies réformes pour assurer son avenir », a averti le numéro un gabonais.