Pour la première fois depuis un an, l’OPEP+ (dont le Gabon est membre) décide de réduire sa production de pétrole

L'organisation des pays de l'OPEP (OPEC en anglais) administre le marché mondial du pétrole © DR

L’organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP) et ses alliés ont décidé mardi 6 septembre de baisser sa production de 100.000 barils par jour, en octobre. Une décision qui ne devrait pas peser significativement sur les cours du brut mais qui montre que les pays producteurs ne toléreront pas de baisse des prix. Selon les observateurs, il s’agit d’un signal adressé par l’Arabie Saoudite aux Etats-Unis qui seraient proches d’un accord avec l’Iran.

Mardi 6 septembre, les treize membres de l’OPEP et leurs partenaires (OPEP+) ont décidé de réduire de 100.000 barils leur production quotidienne en octobre.

Il s’agit d’un revirement. Depuis un an, ils avaient presque sans discontinuer, tous les mois, augmenté leurs quotas. Ils reviennent aujourd’hui aux niveaux de production du mois d’août. La baisse, qui représente 0,1 % de la production mondiale, est davantage symbolique. Elle ne devrait pas impacter significativement les marchés. D’autant que la production des membres du cartel reste nettement inférieure aux objectifs fixés (environ 1,4 million de barils de moins).

Pour autant, cette décision montre que les pays exportateurs de pétrole sont résolus à ne pas laisser filer les prix. « La réunion a noté qu’en raison d’une volatilité élevée et d’incertitudes accrues, il est nécessaire d’évaluer de manière continue les conditions du marché et d’ajuster immédiatement la production. L’Opep + a l’engagement, la flexibilité et les moyens de relever ces défis et d’orienter le marché », a indiqué l’OPEP dans un communiqué publié à l’issue du rendez-vous.

Les membres de l’Opep + ont pris leur décision à l’unanimité. La Russie, qui était défavorable à une baisse de la production, s’est finalement rangée à l’avis des autres membres, notamment de l’Arabie saoudite.

Les prix du pétrole se sont légèrement repliés ces dernières semaines, sous la crainte d’une récession dans les économies occidentales. Après avoir atteint des sommets en juin, où il avait dépassé les 120 dollars, le prix du baril était descendu à 86 dollars. Ce mardi, après la décision de l’Opep, il approchait les 95 dollars.

La priorité a donc été donnée à la stabilisation des prix, alors qu’un possible accord avec l’Iran, au niveau international, pourrait aussi augmenter l’offre dans les prochains mois. Longtemps attendu, un accord avec Téhéran sur le nucléaire semble toujours possible et remettrait sur le marché une partie de la production iranienne de pétrole.

« Le message de l’Arabie saoudite aux Etats-Unis est subtil. Il s’agit de dire que, même si l’administration Biden signe avec Téhéran, elle fera le nécessaire pour que les prix ne baissent pas », explique un analyste.

Dans son communiqué, l’Opep a d’ailleurs pris soin de préciser qu’elle pourrait tenir une réunion d’urgence, si le besoin s’en faisait sentir, avant la prochaine prévue le 5 octobre. Une éventualité qui pourrait concerner un accord avec l’Iran. Or, seul le président de l’organisation, le ministre de l’Energie saoudien, pourra en décider la tenue. Ryad, qui tient tête à Washington malgré une légère hausse de sa production ces dernières semaines, est plus que jamais en position de force.